Grégory Doucet a été élu au premier tour de la primaire organisée par EELV, avec 61% des voix des militants et sympathisants de son parti. Un plébiscite large, notamment face au vice-président métropolitain Bruno Charles, qui n’a recueilli que 35% des voix. Ce dernier a jusqu’alors toujours été partisan d’intégrer les majorités de Gérard Collomb (PS puis LREM), afin d’agir depuis les exécutifs des collectivités. Une autre figure du parti EELV au niveau local s’était également présenté à cette primaire, Etienne Tête, ne recueillant que 4% des voix.
Cette primaire, organisé dans le sillage de l’appel « Changer Lyon » lancé le 26 avril dernier, a permis d’élargir le cercle aux sympathisants et signataires. L’humanitaire de 46 ans, responsable des opérations de Handicap International pour l’Afrique de l’Ouest, est secrétaire d’EELV Lyon.
Les bons résultats d’EELV aux élections européennes à Lyon, où le parti a fait un gros 20% (21% dans Lyon et aux alentours de 18% dans la Métropole de Lyon), ont toutefois donné des ailes au parti : le patron Yannick Jadot s’est récemment déplacé jusque dans la ville pour jurer qu’aucun accord ne serait être trouvé avec Gérard Collomb, pas plus qu’avec David Kimelfeld au niveau métropolitain.
Grégory Doucet réaffirme la ligne autonomiste d’EELV pour le premier tour
Pendant ce temps, Grégory Doucet a pour sa part posé d’autres jalons. Il s’est montré aux côtés de sympathisants et élus de gauche, de personnalités de la « société civile » variés, tels que la prétendante à l’investiture socialiste pour Lyon, Sandrine Runel.
Ce vendredi 13 septembre au matin, fraîchement investi, il a exposé sa stratégie sur cette question. Elle est celle du parti à l’échelle nationale : autonomie au premier tour. Une position rabâchée par d’autres figures du parti écologiste lyonnais présentes à ses côtés : la conseillère municipale de Lyon et métropolitaine Emeline Baume, Bruno Charles ou Pierre Hémon. Grégory Doucet évoque tout de même un rassemblement au premier tour, mais un rassemblement d’affinités et non d’appareils politiques.
« Au premier tout il faut réunir tous les écologistes. Il y en à EELV mais aussi ailleurs, dans ceux qui ont participé aux marches pour le climat, des gens qui ne militent pas forcément. Pour le deuxième tour, on sait très bien que pour gagner cette ville il faudra des alliances. Elle sera autour d’un programme, bien définir et on sera radical sur le contenu. »
Pas d’alliance possible avec les macronistes à Lyon
Une chose est claire, au moins dans les discours de tous, les alliances n’auront pas lieu avec La République en marche. Pas d’alliance possible donc entre les deux tours avec la liste de la majorité actuelle à la mairie de Lyon. Le parti écologiste semble être sur une ligne plutôt traditionnelle : que les formations soient les plus fortes possible au premier tour en vue d’une alliance pour le second tour.
Au regard de ses très bons résultats lors des dernières élections européennes, EELV espère bien être la force centre du rassemblement électoral à venir. Il roule alors logiquement un peu des mécaniques :
« On s’épuise à force de rester dans des petits pas obtenus en participant à des exécutifs. On a quand même obtenus des avancées à la Métropole par exemple avec nos 8% au début de l’actuel mandat. Maintenant on est plus exigeants… », a souri Pierre Hémon en faisant référence aux résultats de son parti aux dernières européennes.
Tous l’ont assuré, main sur le cœur, cette fois les alliances pour être minoritaire dans un exécutif, c’est fini.
« Les petits pas, ça ne suffit pas. Il y a une envie de rupture forte chez les électeurs, notamment chez les jeunes. Je crois les Lyonnais sont prêts à des changements clairs en faveur du climat. Ça sera notre thème principal. On va travailler sur un programme qui devra proposer des choses radicales. On se prépare à gagner la ville. L’objectif c’est un maire écologiste en mars 2020 à Lyon », a assuré Grégory Doucet.
Basé dans le 8e arrondissement, il pourrait y être tête de liste. Le casting n’est pas encore établi. Le parti écologiste, au vu des derniers résultats électoraux, mise logiquement certains espoirs sur le 1er et le 7e arrondissement de Lyon.
Et à la Métropole ?
Si l’homme du jour côté EELV est bien candidat aux élections municipales, les propos des conseillers métropolitains EELV membres de la majorité de Gérard Collomb / David Kimelfeld interrogent les élections métropolitaines à venir. Et d’éventuelles alliances à venir. Pour l’actuel membre de la majorité Bruno Charles, ça ne sera pas avec ses camarades actuels :
« On respecte les accords de 2014 avec Gérard Collomb. Mais on doit passer un seuil en 2020. Sur les objectifs, on sera radicaux. Je suis sidéré de voir qu’un mec de 40 ans (Emmanuel Macron, ndlr) soit aussi ignorant sur l’état de la planète. »
La stratégie électorale et l’attitude des Verts Lyonnais vis-à-vis de Gérard Collomb et de ses majorités sont toujours délicates. Ils participent aux exécutifs métropolitain et municipal hérités de l’actuel maire de Lyon. Mais à son retour à Lyon après sa démission du gouvernement en 2018, ils ne souhaitaient pas son retour à la tête d’une des deux collectivités.
Ils avaient ainsi voté contre sa réélection à la mairie de Lyon.
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