Ces identitaires étaient poursuivis pour « activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique », à la suite des « patrouilles antimigrants » organisées au col de l’Echelle, dans le Briançonnais, en avril 2018.
Le magistrat gapençais a suivi en tout point les réquisitions du procureur de la République, en condamnant également l’association Génération identitaire à 75 000 euros d’amende (la peine maximale encourue).
En avril 2018, munis de leur doudoune bleu, ces trois dirigeants identitaires avaient organisé à la frontière franco-italienne, au col de l’Echelle, des « patrouilles antimigrants ».
Plus d’un an après les faits, une enquête avait finalement conduit à des placements en garde à vue puis à un procès le 11 juillet dernier.
Lors de ce procès, seul Clément Gandelin dit Galant s’était déplacé depuis Lyon. Le président de Génération identitaire (GI) avait fait usage de son droit au silence. Tout en dénonçant au passage « un procès qui n’est rien d’autre [qu’un procès] politique ». Âgé de 25 ans, ce conducteur de chantier lyonnais en intérim avait l’objet d’une peine d’un mois de prison avec sursis, à Lyon, pour violence lors d’une rencontre sportive.
Le porte-parole de GI, Romain Espino, 26 ans, présenté comme salarié dans les assurances, avait déjà été condamné à une peine avec sursis pour rébellion.
Damien Lefèvre, dit Rieu, 29 ans, est un ancien dirigeant de GI également passé par Lyon. Actuellement attaché parlementaire du député RN du Gard Gilbert Collard, il a déjà écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis pour l’occupation du toit de la mosquée en construction de Poitiers en octobre 2012. Avec les quatre autres condamnés de Poitiers, il a depuis fait appel.
Lyon, toujours place forte des identitaires
Connus pour leurs actions médiatiques anti-immigration, les identitaires font partie des mouvements d’extrême droite parmi les plus actifs de France. Leur principale base (qui est aussi leur siège national) se situe à Lyon, dans le quartier du Vieux Lyon (5è arrondissement).
Inauguré en avril 2011 dans la montée du change, au numéro 5, à deux pas de la cathédrale Saint-Jean, le bar associatif « La Traboule » accueille militants et sympathisants de Génération identitaire (leur nom actuel), des conférences, un bar associatif et des soirées à thème. Dans une salle mitoyenne, la salle de boxe « L’Agogé » a ouvert en janvier 2017. Le tout forme une sorte de MJC d’extrême droite, d’un total de « 180 m2 ».
En mars dernier, l’adjoint à la sécurité de la Ville de Lyon, signait deux arrêtés municipaux interdisant au public l’accès du bar associatif et de la salle de boxe gérées par les identitaires.
Par un nouvel arrêté municipal daté du 6 juin, Jean-Yves Sécheresse autorisait la réouverture de la salle de boxe des identitaires « L’Agogé » après la réalisation de travaux et le passage de la commission communale de sécurité.
Quant au bar associatif « La Traboule », il pourrait rouvrir en septembre.
Chargement des commentaires…