Le tribunal administratif de Lyon a annoncé mercredi 19 juin, qu’il retoquait le recours sur la concurrence de Rhônexpress, estimant qu’un service de bus (jugé beaucoup plus lent) ne pouvait faire concurrence au service en place.
Cette décision lève alors 9 ans de monopole difficilement acceptable. Dès septembre la société Rhônepresse, filiale de Vinci, géant du BTP, sera donc contraint de partager sa mission avec le Sytral (autorité organisatrice des TCL). Dans un tweet, le Sytral annonce fièrement la nouvelle.
La requête de #Rhônexpress contre le SYTRAL pour concurrence a été rejetée par le tribunal.
Le SYTRAL développera donc dès la rentrée une offre de desserte pour l’Est lyonnais et St Exupéry avec de nouvelles solutions de #MobilitéDurable, notamment des bus propres #bioGNV. pic.twitter.com/2EzX5xuXys— SYTRAL (@SYTRAL_RHONE) June 19, 2019
Le Rhônexpress doublé par les bus TCL
Cette alternative proposée par les TCL sera bien plus économique pour les voyageurs qui auront la possibilité de ne plus débourser 15 € pour un trajet de 30 minutes à bord du tram-train. Pour voyager, ils n’auront qu’à se munir d’un ticket TCL ou de simplement utiliser leur abonnement.
Dans ce rapport de force, Fouziya Bouzerda, présidente du Sytral montre les muscles face à Vinci :
« Sans attendre un éventuel appel, les lignes de bus vont reprendre vers l’aéroport de Lyon dès la rentrée, de manière durable. On va mailler les territoires de l’Est lyonnais, de l’aéroport, de la zone d’activité. »
Pour le prix d’un ticket à 1,90 euro munis d’un abonnement TCL, les usagers du réseau pourront emprunter l’une des deux lignes assurées par des bus roulant au biogaz :
- la ligne 28 entre Carré de Soie, en correspondance avec le métro A, jusqu’à l’arrêt aérogare Lyon Saint-Exupéry, en passant par la zone cargo.
- la ligne 1EX entre Grange Blanche, en correspondance avec le métro D et jusqu’à la zone cargo de l’aéroport, en passant par l’aérogare de Lyon Saint-Exupéry.
Face aux prix exorbitants proposés par le Rhônexpress, les voyageurs avaient mis en place leur propre alternative en faisant du covoiturage via Blablacar ou encore Lyko. Dorénavant ces neufs bus permettront aux salariés et habitants de la zone de réduire leur budget transport ainsi que leur empreinte carbone.
Le manque à gagner pour Vinci pourrait être colossal.
La navette la plus chère de France
Souvenez-vous, en décembre 2012, Michel Mercier, président du conseil général à l’époque, annonçait la hausse des tarifs de ce tram-train, passant de 14 € à 15€. Soit une hausse de 7,1%, au lieu des 2,8% annuels prévus par le contrat liant la société Rhônexpress au Département du Rhône.
Selon lui, le prix élevé d’un billet était la conséquence de la mise en place d’une rame supplémentaire. Son coût s’élevait à 350 000 euros par an. Cette rame supplémentaire étant due à la difficile cohabitation du Rhônexpress et du tram T3 des TCL, qui partagent la même ligne jusqu’à Meyzieu.
Rappelons également que le Rhônexpress représente un investissement global d’environ 120 millions d’euros que le Rhône paye au prix fort. Selon les termes du contrat de concession, la société Rhônexpress a à sa charge uniquement l’acquisition du matériel roulant (26 millions d’euros). Mais la société ne fait qu’avancer une partie de l’investissement (50,55%, soit 32 millions) que le conseil général rembourse chaque année à hauteur de 3,5 millions d’euros par an.
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