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A la découverte du Vergoin, le quartier le plus méconnu de Lyon

Qui connaît le Vergoin dans le 9e arrondissement de Lyon ? Un quartier populaire méconnu de 1200 habitants, à la pointe nord de la commune de Lyon. Reportages.

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Une partie des élèves de la COP Ciné Fabrique 2018/19 en reportage au Vergoin.


Coincé entre le cœur de Saint-Rambert et les communes de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et Collonges-au-Mont-d’Or, le Vergoin est un micro quartier « politique de la ville » composé essentiellement de logements sociaux, propriété de Grand Lyon Habitat.
Ce mini ensemble, peuplé par environ 500 familles aux revenus modestes, est bordé par des communes parmi les plus aisées de la Métropole de Lyon.
Les élèves de la COP-Ciné Fabrique, encadrés par le journaliste de Rue89Lyon Laurent Burlet, sont allés à la rencontre des habitants du Vergoin. Voici leurs reportages.

>> Remerciements particuliers à Charlotte Petitgirard du Pôle 9 (fusion de la MJC Saint-Rambert et du centre social) qui nous a ouvert toutes les portes.

1. La cerisaie du Vergoin

Avant les barres HLM, il n’y avait que les champs d’une exploitation maraîchère surplombant la Saône.

Dans les années 60, la famille Pariset a vendu une partie de ses terres pour construire les logements sociaux que l’on connaît aujourd’hui.
Ne restaient comme trace de ce passé agricole qu’une vingtaine de cerisiers, au pied des immeubles, qui ont fini par être rasés.

En novembre 2017, une cerisaie de 18 arbres a été replantée au même endroit, sur la même pelouse, accessible à tout le monde.

Pour faire revivre ce haut lieu de convivialité du quartier, une compagnie de théâtre (la Compagnie des Rêves Arrangés, en résidence au Pôle 9) a revisité, avec la parole des habitants du Vergoin, « La Cerisaie » de Tchekhov.
Le projet se nomme « Une autre cerisaie » (titre provisoire) et devrait être présenté en février 2020 au théâtre des Marronniers.

L’histoire de la cerisaie du Vergoin nous est racontée par des habitants et la metteuse en scène Solène Krystokowiak.
> Par Arno Durand, Léon Exbrayat et Jolie Bregand



2. Avoir 20 ans en « banlieue »

Adam Guechi a 26 ans. « Il se passe des choses avec rien. On peut passer la meilleure journée de la semaine, du mois ou de l’année alors qu’il ne s’est rien passé ». Le président de l’association « Jeunes motivés du Vergoin » aime son quartier et ses potes. Il le raconte dans un entretien avec un autre jeune surnommé « BB » en mai 2019.
> Par Sirine Yahiaoui et Romane Thibaud-Dikili

Adam Guechi, président "Jeunes motivés du Vergoin".
Adam Guechi, président « Jeunes motivés du Vergoin ».

3. Les mémoires d’un quartier

Simone Petit, 68 ans, habite le quartier du Vergoin depuis 1987. Elle y est arrivée en suivant son amour de l’époque, un DJ rencontré dans une fête. « Il était très beau ». Elle raconte son quartier qui évolue, où elle regrette que les gens ne se côtoient plus. « Avant j’étais un peu la commère, maintenant je m’occupe de mes affaires ».

L’entretien a été enregistré un jeudi après-midi, dans la pelouse bordant la Chaufferie. Chaque semaine, ce jour-là, les personnes âgées du quartier peuvent se réunir dans la salle conçue comme un « lieu de convivialité pour les habitants ».
> Par Kenza Sadi, Hekuran Isufi et Théophile Biangho-Swelly

Simone Petit, 68 ans, habite le quartier du Vergoin depuis 1987
Simone Petit, habitante du quartier du Vergoin depuis 1987

4. Danse au Vergoin

Depuis avril 2018, un atelier de danse hip-hop est organisé tous les mercredis dans la salle de la Chaufferie, au cœur du Vergoin. Une initiative de la MJC et du Centre Social de Saint Rambert, qui ont fusionné dans le Pôle 9, pour créer du lien et répondre aux demandes des habitants. Parmi ces demandes, la volonté de pratiquer de danse pour les jeunes.
> Un reportage écrit par Cacilia Serpaggi et Alice Rozier

« La danse pour développer le vivre ensemble »

Tous les mercredis à 18h30, un groupe d’une dizaine de jeunes âgés de 12 à 14 ans, se retrouve à la Chaufferie pour assister à l’atelier de hip-hop.
La Chaufferie est un endroit de partage, mis à disposition pour les habitants par le Pôle 9. Les jeunes s’y retrouvent principalement pour passer du temps entre eux, joué aux jeux vidéo, jeux de société ou simplement pour parler.

« La danse est libre »
Grâce à l’investissement de la professeure de danse, Chrissy, l’atelier a pris beaucoup d’ampleur. Très engagée auprès de ses élèves et compréhensive, elle a conscience des difficultés que peut engendrer l’activité (coût, …).
Chrissy pratique la danse depuis son plus jeune âge. Selon elle, «  la danse est libre  », d’autant plus que le hip-hop est né dans la rue.
Son objectif ? Leur apprendre à danser, mais pas seulement : elle va beaucoup plus loin et leur transmet toute une philosophie de vie grâce à la danse : « J’ai envie de créer avec eux une dynamique de groupe et que cet atelier ne soit pas juste temporaire. Cet atelier est important car c’est bien de les occuper de manière intelligente à la place de ne rien faire. Il y a des valeurs qu’on peut faire passer au travers de la danse telles que le respect, le lâcher prise, la confiance en soi, la tolérance à autrui et les différences culturelles. J’essaye de les ouvrir au monde, socialement et artistiquement ».

Dans son enseignement, elle les pousse à trouver leur propre style et qu’ils apprennent à se connaître au travers de la pratique. « J’ai trois styles de danses principaux qui sont le hip-hop, l’afro et la dancehall. J’aime bien mélanger et je pense que c’est assez riche ». Pour cela elle s’adapte toujours à leurs goûts et à leurs ressentis du moment.

« Nous sommes fiers de nous »
L’atelier a su créer l’adhésion des jeunes du quartier, regroupant une dizaine d’élèves fidèles depuis déjà plusieurs années. Ils ont tous un parcours différents, intégrant l’atelier par passion, curiosité ou leurs amis ; fille ou garçon ; âgés entre 12 et 14 ans : aucune distinction n’est faite. L’atelier est là pour répondre à leur volonté d’apprendre et de danser.

Outre la pratique d’un sport, la danse leur a tous apportés sur le plan personnel. Certains admettent, grâce à la danse, avoir plus de confiance en soi et de mieux s’imposer dans leurs vie, «  J’avais peur de danser devant quelques personnes maintenant j’y arrive. (…) Je le fais pour me défouler, montrer ma créativité  » affirme une jeune fille de 12 ans. «  Certains pas ont changé ma manière de voir  » confiait une autre. «  Nous sommes fiers de nous » , concluait un troisième jeune.


Une partie des élèves de la COP Ciné Fabrique 2018/19 en reportage au Vergoin.
Une partie des élèves de la COP Ciné Fabrique 2018/19 en reportage au Vergoin.

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