Au final, entre 6200 manifestants selon la préfecture et 9500 selon les syndicats organisateurs ont manifesté à Lyon ce mercredi 1er mai. Des chiffres quasiment équivalents à ceux du 1er mai 2018.
Après avoir rejoint trois manifs en échos au mouvement des « gilets jaunes » (lire ici, là et là), la CGT se met à l’écologie.
C’est que le fond de l’air est aussi vert. Depuis septembre, les mobilisations se multiplient pour protester contre l’inaction des responsables politiques face au réchauffement climatique, à Lyon comme dans le reste du pays.
Les 8 décembre et 16 mars, on avait assisté aux premières « convergences » entre « gilets jaunes » et « gilets verts ». Pour ce 1er mai, il y aura de ces deux couleurs aux côtés des drapeaux et chasubles rouges de la CGT.
Dans son appel national repris localement, l’intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, CNT, CNT SO, UNEF) professe l’union des combats sociaux et écologiques :
« Dans la continuité des nombreuses luttes menées, il s’agit de poursuivre et amplifier les batailles pour que les urgences sociales et climatiques soient enfin prises en compte par le gouvernement et le patronat. »
Jusque là, la volonté de faire « converger les luttes » de la CGT et consorts s’était limitée au social. Désormais, ces syndicats veulent inclure les questions environnementales :
« Réchauffement climatique, perte considérable de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollutions des océans, usage immodéré de produits phytosanitaires, dissémination de perturbateurs endocriniens… Les dégradations sont nombreuses et atteignent souvent des seuils d’irréversibilité à court terme. Il est urgent de prendre les mesures nécessaires pour permettre une transition environnementale juste socialement. »
Lors du 1er mai 2018, entre 5 500 et 8 000 personnes (selon les chiffres de la police ou de la CGT) avaient manifesté dans les rues lyonnaises. Un chiffre stable par rapport à 2017.
« 1er Mai : Convergence Sociale et Climatique »
Nouveauté de cette année, un événement Facebook intitulé « 1er Mai : Convergence Sociale et Climatique » a été lancé par une vingtaine d’organisations. Parmi lesquelles : Attac, des pages de « gilets jaunes », et des mouvements écolos (« Clean Walker Lyon », « Nous voulons des coquelicots » ou encore « Youth For Climate »)
Ainsi, sur son compte twitter, Youth For Climate, initiateur des grèves scolaires pour le climat, appelle à se joindre aux chasubles rouges des syndicats et aux « gilets jaunes ». L’objectif : constituer « un cortège massif social et climatique » pour « renforcer les liens entre les mobilisations climat et sociales ».
Le collectif évoque également un rendez-vous à 14 h devant le palais de justice.
Alternatiba et Greenpeace, à l’origine des marches pour le climat, ont également lancé un appel à rejoindre la manifestation.
Un périmètre d’interdiction de manifestation
Face à la multiplication des appels et des manifestations sur les réseaux sociaux, la préfecture du Lyon ne déroge pas à la règle qu’elle s’est fixée depuis trois semaines (lire ici, là et là). Pour la quatrième fois, les manifestations seront interdites dans l’hypercentre de Lyon.
Dans un communiqué de presse daté du 29 avril, la préfecture justifie cette décision par les perturbations engendrées par les manifs de « gilets jaunes » qui ont lieu le… samedi :
« Depuis plusieurs semaines, des manifestations perturbent chaque samedi le centre-ville de Lyon et engendrent des atteintes répétées aux personnes et aux biens, qui se concentrent notamment sur les commerces et le mobilier urbain. »
Mais cette fois-ci, contrairement aux arrêtés pris lors des trois dernières manifs des « gilets jaunes » (lire ici, là et encore là), la préfecture du Rhône ne mentionne plus une sanction de 135 euros pour les contrevenants. Cette contravention de 4e classe ne reposait en effet sur aucune base légale comme l’avait reconnu le représentant de la préfecture devant le tribunal administratif.
Dans l’arrêté pris le 29 avril, les manifestants appréhendés dans le périmètre d’interdiction risquent désormais une contravention de 1ère classe (de 11 à 38 euros).
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