Gaspard Glanz est un journaliste indépendant et ancien collaborateur de Rue89 Strasbourg. Interpellé lors du 23e acte des Gilets jaunes, il a été placé 48 heures en garde. La raison ? Il a fait un doigt d’honneur à un policier, après avoir été violemment repoussé par celui-ci, alors qu’il voulait s’adresser à un commissaire pour se plaindre d’une grenade de désencerclement reçue entre ses jambes durant l’exercice de sa profession.
À la sortie de 48 heures de garde à vue, il lui a été formellement notifié l’interdiction de faire son travail lors des prochaines manifestations.
En 2019, en France, un journaliste est interdit d’exercer son métier et c’est inacceptable.
Une menace pour la démocratie
D’autres journalistes ont également été arrêtés. D’autres journalistes ont également été visés par les forces de l’ordre. Nous ne pouvons accepter de telles atteintes à notre profession alors que le classement de la France pour la liberté de la presse est une nouvelle fois catastrophique : 32e sur 180 pays.
Sur le terrain, si les casques et brassards « presse » étaient bien considérés il y a encore quelques mois, cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. Non seulement ces signes distinctifs se retournent contre ceux qui les arborent, il est également exigé la possession d’une carte de presse dans les consignes des préfectures laissées aux forces de l’ordre.
La carte de presse est un document administratif et fiscal, elle ne constitue pas une autorisation officielle pour exercer la profession de journaliste. Elle ne permet en aucun cas de considérer la qualité du travail de son porteur.
La presse et sa diversité est le seul baromètre fiable d’une véritable démocratie. Menacer son existence, c’est menacer cette démocratie.

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