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Une alerte sur la pollution atmosphérique autour des écoles de Lyon

Pour alerter sur la pollution atmosphérique, l’organisation Greenpeace a eu une idée plutôt maline.

Carte interactive

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Superposer deux cartes : celle la pollution atmosphérique due à la circulation automobile dans Lyon et sa proche couronne et celle des écoles. Malheureusement ça ne rate pas : beaucoup d’écoles se trouvent dans ou proches de zones fortement polluées. 

La carte concerne un territoire plus large que Lyon. Il concerne la ville centre et toutes ses communes limitrophes. Elle cartographie la concentration moyenne de dioxyde d’azote (pollution de l’air émanant du trafic automobile et notamment des véhicules diesel) sur ce territoire en 2017. Les données sont issues des relevés de l’agence Atmo Rhône-Alpes, l’observatoire de la pollution atmosphérique dans la région.

Sans surprise, les grands axes de Lyon ainsi que ceux autoroutiers entourant la ville présentent les plus grandes concentrations. Quand on croise cette carte avec la localisation des écoles maternelles et primaires des communes concernées, que constate-t-on ? Que beaucoup sont situées dans ou à proximité d’un périmètre où l’air est fortement pollué au dioxyde d’azote.

67% des écoles de Lyon à moins de 200 mètres d’un air très pollué

Le seuil européen à ne pas dépasser est de 40 microgrammes par mètre cube d’air (40 µg/m3). La carte établie par Greenpeace (que vous pouvez consulter ci-dessus) montre que sur Lyon et sa première couronne :

  • 13% environ des écoles sont situées à moins de 50 mètres d’un air dépassant le seuil maximal européen
  • plus de la moitié, 53% des écoles, sont situées à moins de 200 mètres d’un air dépassant ce seuil.

Dans Lyon intramuros, la carte met en lumière que :

  • 18% des écoles maternelles et primaires de la ville sont situées à moins de 50m d’un air fortement pollué au dioxyde d’azote dépassant les 40 µg/m
  • 67% des écoles sont situées à moins de 200m d’un air dépassant ce seuil.

Le travail de Greenpeace ne prend pas en compte d’autres types de pollution atmosphérique comme les particules fines. L’organisation a développé le même type de travail pour d’autres grandes villes françaises. Elle entend ainsi alerter pouvoirs publics et citoyens à travers les parents sur les dangers d’une exposition dès le plus jeune page à des seuils de dioxyde d’azote élevés. Sachant, rappelle-t-elle, que des concentrations inférieures à ce seul européen n’apportent aucune garantie pour la santé.

La qualité de l’air de la Métropole lyonnaise est souvent problématique. En été comme en hiver. Elle coûte même de l’argent. La Métropole de Lyon paye, en tant que territoire exposant des habitants à des seuls supérieurs aux recommandations de l’OMS notamment, une partie des amendes de l’Europe dont s’acquitter la France.

Concernant la pollution atmosphérique générée par le trafic automobile, la collectivité a parfois donné l’impression de botter un peu en touche. En s’appuyant notamment sur l’argument selon lequel elle n’est pas responsable de toute la pollution relevée sur son territoire. Lors de la présentation du « Plan Oxygène » devant s’attaquer au problème, la directrice d’Atmo Rhône-Alpes le rappelait :

« De toute façon, lors des pics, 40 % de la pollution vient d’ailleurs et on ne peut rien y faire, même en amont. Et pour le transport, le meilleur levier reste le renouvellement du parc automobile. »

Métropole de Lyon : « nous ne sommes responsables que de 20% de la pollution »

En réponse à ce travail de Greenpeace, la Métropole a déclaré qu’elle n’était « responsable que de 20% de la pollution de son territoire ». Sa réponse à cette nouvelle interpellation ? Plan de rénovation énergétique des bâtiments et ZFE. Pour Zone à Faibles Émissions.

Un dispositif préfiguré dans le Plan Oxygène annoncé en 2016, qui prévoit l’interdiction pour les véhicules utilitaires les plus polluants de circuler dans Lyon et Villeurbanne (et une partie de Caluire, Bron et Vénissieux) à partir de 2020 et de façon permanente. Les véhicules particuliers ne sont pas concernés. Un dispositif que certains jugent malgré tout insuffisant.

Une pollution de fond subsiste. Même si la tendance est à la baisse depuis le début des années 2000, 90% habitants de la Métropole (1,2 millions d’habitants) restent au-dessus des normes OMS (20 μg/m3 sur 1 an) pour les particules fines par exemple.

À Lyon, le cas de l’école Michel Servet, située à l’entrée du tunnel de la Croix-Rousse, est emblématique. L’école présente le taux le plus élevé sur la carte de Greenpeace avec une concentration moyenne de 178 µg/mde dioxyde d’azote. L’été dernier, des parents d’élèves avaient d’ailleurs demandé symboliquement des dérogations scolaires pour leurs enfants pour cause de pollution atmosphérique.


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