A 13 heures, il a reçu une nuée de journalistes dans la maison diocésaine du quartier Saint-Jean, pour annoncer sa volonté de quitter ses fonctions.
« Je prends acte de la décision du tribunal (…) j’ai décidé d’aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission, il me recevra dans quelques jours ».
Il a rappelé une fois encore sa « compassion pour les victimes ». Une déclaration lapidaire qui aura duré moins d’une minute.
« J’ai décidé d’aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission ». #Barbarin pic.twitter.com/t5cuhuX0Qc
— Rue89Lyon (@Rue89Lyon) March 7, 2019
L’évêque auxiliaire de Lyon, porte parole du diocèse, Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, a répondu brièvement à la presse. Il a précisé que c’était au Pape d’accepter ou non cette démission. Puis il a rejoint le possible futur ex-évêque dans une autre pièce de la maison diocésaine où a eu lieu la déclaration.
A la suite du rendu de la décision de justice, plusieurs des victimes du père Preynat qui ont lancé l’ensemble de l’affaire et mis l’Eglise et ses représentants face à leur silence se sont retrouvées dans un restaurant près du tribunal. La plupart avaient évoqué leur volonté de voir le cardinal Barbarin démissionner.
« Il y a une prise de conscience dans l’Eglise, c’est ce que nous voulions provoquer », a déclaré l’un d’eux.
Désormais, il sera difficile aux représentants religieux de s’exonérer du passage par la case « justice » des hommes en cas d’affaires pédosexuelles ou d’agressions et violences connues.
En 2016, le Vatican avait à deux reprises (lire ici et là) conforté le cardinal Barbarin dans son poste d’évêque de Lyon alors que l’affaire Preynat devenait une affaire Barbarin (voir la chronologie). Mais le Pape avait déclaré en mai 2016, à la suite d’un entretien avec l’évêque, attendre la décision de la justice :
« D’après les éléments dont je dispose, je crois qu’à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s’imposaient, qu’il a bien pris les choses en main. C’est un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile.»
La justice vient donc de trancher. Même si le cardinal Barbarin a fait appel de sa condamnation, il semble que son sort soit scellé.

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