Un préservatif protégeant la Terre. Le logo de l’association Démographie Responsable est limpide dans son message : il faudrait réfléchir à deux fois avant de se reproduire, pour la planète. Chaque année, la population mondiale augmente de 80 millions de personnes, l’équivalent de la population de l’Allemagne. En France, la région Auvergne-Rhône-Alpes connait d’ailleurs une croissance démographique forte.
Cette association qui se présente comme écologiste et qui compte 250 adhérents dans toute la France, plus un comité scientifique composé de plusieurs pontes du CNRS, s’est installée à Villeurbanne il y a quelques années.
« Nous sommes tous bénévoles et nous n’avons pas de locaux, ce n’est qu’une boite postale », précise Didier Barthès, son porte-parole.
Très actif, il donne de nombreuses conférences sur le sujet. Rue89Lyon l’a interviewé pour évoquer avec lui cette question qu’il qualifie -à raison- de « tabou » : l’humanité doit-elle continuer de s’étendre, voire d’exister ?
Rue89Lyon : L’INSEE vient de communiquer les chiffres 2018 de la natalité en France. Avec 1,87 enfant par femme, elle est en baisse pour la quatrième année consécutive.
Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Didier Barthès : Le taux baisse mais je rappelle tout de même que la population française continue d’augmenter : son taux de croissance est de 0,37%. On n’est pas encore au bord de l’effondrement démographique.
Mais il est vrai que si le taux se maintenait durablement en dessous de deux enfants, nous irions vers une lente décroissance de la population française – si on met à part les variations de population dues aux migrations. Je pense que c’est une bonne nouvelle car pour sauvegarder les équilibres de notre biosphère, il faut qu’on aille vers une diminution de nos effectifs partout dans le monde, France y compris.
Vous ne craignez pas de voir la population française vieillir ?
Non. J’ai toujours refusé l’idée que ce serait une catastrophe. Il est certain que pendant la phase de stabilisation de la population que nous appelons de nos vœux, il y aura un vieillissement de la population. Ce qui suppose une difficulté pour les retraites, j’en suis conscient. Mais il ne faut pas oublier que cette difficulté ne vient pas du manque de personnes en âge de travailler, mais plutôt de leur fournir un emploi. On ne manque pas de gens aujourd’hui, on manque d’emplois à leur fournir.
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