Dans une tribune au « Monde », le géographe Pierre Veltz soulève les « graves difficultés » de la concentration des emplois et des revenus dans les métropoles, malgré des inégalités territoriales et sociales faibles, lissées par la redistribution publique.
Le géographe précise :
« Une grande partie de la population aux revenus modestes ou moyens est poussée vers une périurbanisation mal organisée, émiettée en d’innombrables bouts de ville sans urbanité, à l’image de la fragmentation communale, qui engendre de fortes tensions sur les modes de vie. […] Le discours sur les métropoles comme locomotives du pays ne passe plus, pour de bonnes raisons. »
Une idée de plus en plus présente dans ce contexte de mouvement des « gilets jaunes » et de critique de la « théorie du ruissellement ».
De nouvelles complémentarités entre centres urbains et territoires ruraux
Pour Pierre Veltz, il faut trouver de « nouvelles formes actives » de développement partagé entre ces métropoles et les territoires ruraux, au-delà donc des transferts sociaux.
Il insiste par exemple sur la nécessité pour les métropoles d’inclure dans leur fonctionnement les espaces naturels voisins pour « l’énergie, la biodiversité, la gestion des déchets » en raison des enjeux écologiques actuels. Il propose également la densification des liens entre les services, généralement urbains, et les tissus manufacturiers, plus souvent ruraux.
L’ingénieur et sociologue en appelle donc aussi à privilégier les interdépendances entre espaces denses et moins denses aux politiques d’assistance en ce qui concerne les grands secteurs de croissance (santé, bien-être, agriculture, alimentation, mobilité, loisir, éducation).
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