Les raisons sont évidentes lorsqu’on s’y rend. Précisément, les nuisances sonores et la pollution provoquées par la proximité avec le périphérique, mais aussi l’état vétuste du bâtiment et l’insécurité.
Il y a, bien sûr, l’image surprenante que dégage le bâtiment quand on l’aperçoit du boulevard périphérique ou de l’A43, derrière son volant, et qui question par la proximité avec ces deux grands axes de circulation de l’agglomération lyonnaise.
Puis il y a l’intérieur de l’UC1. Boîtes aux lettres défoncées, fils électriques qui s’épanouissent librement sans carcan de protection près des portes, tags en pagaille partout sur les murs. L’état vétuste de la barre transparait dès la première porte d’entrée aux vitres brisées franchie.
Mais c’est surtout l’atmosphère générale qui émane des allées qui rend la visite assez particulière. Deux tiers des habitants s’en sont déjà allés. Le vide les a remplacés, matérialisé par de grandes portes d’acier rouges qui empêche quiconque de squatter les logements vidés.
Il en ressort un silence étrange, seulement troublé par le bruit des voitures et des vieux ascenseurs qui haussent péniblement les derniers habitants vers leurs logements.
Terminée la gloire des débuts que nous décrit Alima Belamri, qui vit à l’UC1 depuis ses premiers pas en 1958 :
« Avant, on se mettait dans l’herbe jusqu’à minuit. On était tous là, les uns, les autres. Il y avait des bancs, des tables. C’était très propre. Les allées étaient tellement propres que l’on aurait pu boire du lait dessus ».
Un tableau idyllique, datant de la fin des années 50, qui contraste totalement avec le bloc de béton abîmé d’aujourd’hui.
Alima Belamri a déménagé il y a vingt ans. Mais elle a mis du temps à tourner la page de sa vie au onzième étage du bâtiment. Encore aujourd’hui, elle revient régulièrement devant la façade bétonnée pour discuter tranquillement avec ses amies du quartier. C’est d’ailleurs à ce moment-là que nous l’avons croisée.
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