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Alliance faite, Nathalie Perrin-Gilbert et la France insoumise se lancent pour les élections de 2020

Dans la foulée des annonces de candidatures à droite (lire ici et là), Nathalie Perrin-Gilbert et son micro mouvement le Gram se sont alliés à la France insoumise pour les prochaines échéances municipales et métropolitaines de 2020.

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Conférence de presse lundi 19 novembre 2018 du Gram et de la France insoumise. De gauche à droite : Yannick Chevalier (président du Gram), Eliott Aubin (LFI), Nathalie Perrin-Gilbert (Gram) et Benoît Schneckenburger (candidat LFI aux européennes). ©LB/Rue89Lyon

Lyon vaut bien une conférence de presse sur les élections européennes. Ce lundi matin, quelques heures avant le premier véritable conseil municipal du revenant Gérard Collomb, la maire du 1er arrondissement a affiché son alliance avec la France insoumise (LFI) en vue des élections municipales et métropolitaines mais aussi des européennes.

C’était le deal. Pour se dégager la voie pour 2020 et ne pas avoir des listes LFI face à son Gram (comme au premier tour des législatives de 2017), Nathalie Perrin-Gilbert devait rapidement afficher son soutien officiel au mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

L’occasion a été donnée ce lundi, avec un bel alignement de planète : d’une part il s’agissait d’occuper le terrain à l’occasion du premier conseil municipal du nouveau maire et d’autre part de prolonger localement le lancement de la campagne des européennes de LFI.

Le résultat est donc double :

  • Le Gram mènera campagne avec le comité d’appui lyonnais LFI pour les élections européennes.
  • Le Gram et LFI lancent un appel baptisé « Lyon en commun » qui sera la base des listes pour 2020 à l’élection municipale lyonnaise mais aussi aux élections métropolitaines.

Quelle union de la gauche pour les municipales à Lyon ?

Afficher une telle proximité a fait grincer des dents à gauche.

Un petit rappel historique s’impose. Il y a cinq ans, à la conférence de presse de lancement de la liste d’union de la gauche anti-Collomb aux élections municipales de 2014, on comptait à la tribune de la conférence de presse, deux autres formations en sus du Gram et du Parti de gauche (aujourd’hui fondu dans LFI). Il s’agissait du Parti communiste et d’Ensemble, deux membres de ce que l’on nommait le Front de gauche.

Ces quatre organisations politiques avaient créé les listes Lyon Citoyenne et Solidaire (LCS) et ont notamment remporté le 1er arrondissement réélisant « NPG » comme maire.

Pris dans la logique de l’union avec LFI, Nathalie Perrin-Gilbert a oublié ses partenaires du quotidien que sont les communistes et Ensemble.
Vu les rapports de force, tout devrait entrer dans l’ordre mais des mécontentements pointent.

Armand Creus, membre de l’équipe d’animation d’Ensemble, s’était mêlé au public de la conf’ de presse de ce lundi. Il affichait ses regrets :

« On aurait préféré avoir été d’emblée invités à la tribune pour montrer qu’il ne s’agit pas d’un tête à tête entre LFI et le Gram. La dynamique de rassemblement n’en aurait été que meilleure. »

Malgré tout, Ensemble a décidé de rejoindre « Lyon en commun ».

Quant aux communistes, après avoir réélu comme secrétaire de section Aline Guitard, ils lancent des « collectifs de réflexion et d’initiative » également pour préparer 2020. Bref, il est encore temps d’attendre du côté du PCF.

Que ce soit vis-à-vis des communistes ou des écologistes d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), Nathalie Perrin-Gilbert « garde la porte ouverte ». Mais elle prévient :

« Ce sera sur des valeurs partagées. On ne va pas refaire un cartel de partis politiques. »

Siégeant ensemble au sein du groupe Lyon Citoyenne et solidaire, Gram et PCF finiront par s’entendre.

Ce sera bien plus difficile avec EELV ou le Parti socialiste qui ont été renvoyés par le président du Gram, Alexandre Chevalier, à un statut de « membres de la majorité de Gérard Collomb » malgré les dernières prises de position respectives de ces partis appelant à ne pas voter pour la réélection de Collomb.

« La première opposition à Collomb est une opposition de gauche que Lyon Citoyenne et solidaire incarne. Les autres (sans les nommer : EELV et au PS, ndlr), mènent une politique des miettes. Nous voulons amplifier cette opposition via les mouvements citoyens. On a fait le tour des partenaires à gauche. Le plus évident est la France insoumise »

Socialistes et écologistes apprécieront. C’est la politique électorale qui a parlé : outre le score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, les candidats de la France insoumise et la maire du 1er arrondissement étaient présents au second tour des législatives 2017 dans trois circonscriptions sur les quatre lyonnaises.

Cela donne des ailes pour se passer des autres partis politiques.

Conférence de presse lundi 19 novembre 2018 du Gram et de la France insoumise. De gauche à droite : Yannick Chevalier (président du Gram), Eliott Aubin (LFI), Nathalie Perrin-Gilbert (Gram) et Benoît Schneckenburger (candidat LFI aux européennes). ©LB/Rue89Lyon
Conférence de presse lundi 19 novembre 2018 du Gram et de la France insoumise. De gauche à droite : Alexandre Chevalier (président du Gram), Eliott Aubin (LFI), Nathalie Perrin-Gilbert (Gram) et Benoît Schneckenburger (candidat LFI aux européennes). ©LB/Rue89Lyon

Nathalie Perrin-Gilbert : « Sortir d’une ville qui étouffe, repliée sur ses peurs »

Le leader lyonnais de la France insoumise, Eliott Aubin, ne pouvait qu’enchaîner sur du velours :

« On veut faire le pari d’une citoyenneté active et sortir de la tambouille politique (…). On lance l’appel « Lyon en commun » sur cette base-là. Ce n’est pas le Lyon actuel de Gérard Collomb, du greenwashing et de la gentrification. Mais un autre Lyon, plus écologiste, humaniste et solidaire qui se fait déjà au sein des associations. Cet appel leur est dédié ».

Comme souvent, l’idée est donc de lancer un appel à contributions pour construire le programme même si les axes programmatiques sont déjà là et certaines idées qui vont avec.
Derrière un nouveau slogan sous forme de néologisme « déconfisquer Lyon », l’objectif est de « sortir d’une ville qui étouffe, repliée sur ses peurs » (dixit Nathalie Perrin-Gilbert).

Quelques annonces de la conf’ de presse sont déjà bien rodées puisque, comme il a été rappelé, cette liste s’appuie sur l’expérience du 1er arrondissement :

  • « La gratuité des transports en commun » en faisant pression sur le Sytral. D’où l’intérêt d’avoir un maximum d’élus métropolitains.
  • « Une école 100% gratuite » en ne faisant pas payé le périscolaire et en baissant le prix de la cantine.
  • « S’appuyer sur les arrondissements » en donnant aux mairies d’arrondissement un budget plus important.

Le programme va s’élaborer pendant presque un an. En octobre 2019, ce seront les « citoyens » impliqués dans « Lyon en commun » qui choisiront ceux et celles qui porteront ce projet.
Nathalie Perrin-Gilbert l’assure :

« Il n’y a pas d’homme et de femme plus compétentes que les autres pour porter le projet pour la ville. »

Aujourd’hui, on la voit mal passer la main.


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