« Après avoir abandonné la fac, je me suis donné un an pour devenir joueur professionnel sur League of Legends avec mon équipe amateure », raconte Stanfield Tan. Depuis plus d’un mois, il est étudiant au Gaming Campus, une formation un peu spéciale qui vient d’ouvrir à Lyon.
Cette école privée se donne pour difficile objectif de former des professionnels dans un secteur aux contours parfois flous, celui des jeux vidéos. Ici, on a réparti le domaine en trois filières : le commerce et le management, le jeu vidéo en tant qu’« entrepreneur-influenceur », et l’e-sport (pratique professionnelle du jeu vidéo) de haut niveau.
Stanfield Tan, 18 ans, étudie cette année dans la filière e-sport de haut niveau. Chaque après-midi de la semaine, il s’entraîne environ cinq heures avec ses coéquipiers sur le jeu League of Legends (LoL).
Encadrés à distance par Shaunz, ancien joueur et entraîneur professionnel sur le jeu, les cinq élèves de la section LoL apprennent « à jouer ensemble, à regarder les replays des parties, à analyser les erreurs, à inventer de nouvelles tactiques », explique Stanfield.
Au total, 105 étudiants sont regroupés sur ce campus de 1200 m2 dans le 7ème arrondissement : 86 dans la filière commerce et management, 12 en entrepreneuriat-influencing et 7 en e-sport de haut niveau (dont 5 sur le jeu League of Legends et 2 sur Fifa).
Les étudiants en commerce se destinent à des postes managériaux dans différents types d’entreprises du jeu vidéo : studio de développement, structure e-sportive, entreprise de communication, etc. Tandis que les autres se verraient bien pratiquer le jeu vidéo, soit comme animateur d’une communauté (youtubeur, streamer), soit comme joueur professionnel pour des équipes compétitives.
En France, nombre d’écoles forment à la création et au développement de jeux vidéos mais ce Gaming Campus est le premier à s’intéresser à la formation des e-sportifs et des influenceurs.
Car si la pratique du jeu vidéo tend à se professionnaliser depuis quelques années, la plupart des joueurs professionnels et des influenceurs français n’ont pas suivi de formation sur le sujet. Alors, quel est l’intérêt d’une telle école si les professionnels ont jusqu’ici réussi à s’en passer ?
« Les e-sportifs ont une vision court-termiste de leur avenir »
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