Elu en 2014 sur les listes de l’UMP Michel Havard, Pascal Blache n’a pas rejoint les rangs du parti de droite. Maire du 6e arrondissement depuis quatre ans et demi, il est resté sans étiquette.
Il en fait le principal argument de sa campagne naissante.
Dans un communiqué délivré jeudi après-midi, il veut être le candidat de ceux « orphelins de la politique et que personne ne représente » à savoir les « 99,5% des électeurs ne sont inscrits dans aucun parti, mais continuent de croire en la politique ».
C’est lui qui le dit.
Sans parti et sans une partie de la majorité du 6e arrondissement
Sans parti, il n’a pour l’instant aucune réserve de militants prêts à s’investir dans la campagne et, accessoirement, à figurer sur les listes qu’il compte constituer. Car, Pascal Blache a une « double » ambition lyonnaise et métropolitaine :
« Je serai naturellement et doublement candidat à Lyon et à la Métropole en 2020 […] Car l’avenir de notre territoire se joue aujourd’hui à cet échelon ».
Il ne peut même pas compter sur son actuelle majorité à la mairie du 6e. Quelques heures après l’annonce de sa candidature, dix conseillers d’arrondissement menés par l’ancienne députée LR Dominique Nachury ont envoyé un mail pour claironner qu’ils soutenaient la candidature d’Etienne Blanc. C’est presque la moitié des 21 élus de la majorité du 6e arrondissement.
Pour rappel (1), s’il veut constituer des listes complètes dans les neuf arrondissements lyonnais, il lui faut 221 noms.
Pour rappel (2), à partir de 2020, il y aura un scrutin différent des municipales pour élire directement les conseillers de Métropole. Et le futur président de la Métropole ne pourra plus être en même temps maire, en vertu de l’application de la règle du non cumul.
Alors, « continuité » ou « renouveau »?
Dans son bref communiqué, Pascal Blache se présente d’abord comme le « candidat de l’alternative et du renouveau » puis un peu plus loin comme le « candidat de la continuité et de l’alternative ».
Pas très clair. À ce stade, on ne voit pas le « renouveau ». Il veut « ouvrir une nouvelle ère, celle de l’après Colomb et des pratiques politiciennes de la droite classique » mais se dit prêt dans l’entretien au mensuel Lyon Capitale paru ce vendredi, « à discuter avec tout le monde » :
« Je n’exclus que ceux qui ont une vision sectaire comme RN ou FI. »
Ce qui est clair, en revanche, est qu’il se positionne sur le même créneau que Gérard Collomb, le centre-droit. Il veut faire du Macron des origines. C’est écrit dans son communiqué :
« L’échec du Macronisme ne doit pas faire oublier l’essence du projet et la place à donner à la société civile et à ceux qui font ».
Une façon habile de se positionner au centre des alliances et de faire monter les enchères à dix-huit mois du premier tour des élections municipales et métropolitaines.
Pour le programme, nous dit-il, « ce n’est pas encore le temps » mais il glisse dans son entretien de candidature quelques « punchlines » car, dit-il, il faut « mettre le paquet sur les transports » :
« On a 7500 places de parking-relais comme à Nantes ! […] Puisqu’on va déclasser l’autoroute, je propose par exemple qu’on récupère deux voies de circulation sur l’A7 au nord du tunnel de Fourvière pour en faire des parkings-relais. »
Bon. Il reprend également l’idée chère au centriste Eric Lafond (ex-MoDem) d’un téléphérique urbain. Pascal Blache plaide enfin pour une « révolution écologique, certes douce et maîtrisée, mais urgente ! »
Bref, de la rupture dans la continuité.
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