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Laboratoires Boiron, premiers sur l’homéopathie et sur les jeux de pouvoir à la faculté de médecine Lyon-Sud

Les laboratoires Boiron, premiers producteurs mondiaux de préparations homéopathiques, sont en quelque sorte nés à Lyon. Solidement ancrée localement depuis les années 1960, l’entreprise a tissé au fil des décennies des liens d’intérêts avec les acteurs locaux de la santé. La faculté de médecine Lyon-Sud Charles Mérieux, qui revendique pourtant son indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, n’y échappe pas. Boiron y a même un amphi à son nom.

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Le campus universitaire de Lyon-Sud avec ici un amphithéâtre qui accueille des étudiants en médecine. © Aurélien Defer

À la faculté de médecine de Lyon-Sud, il est arrivé à Christian Boiron, directeur général des laboratoires du même nom, de venir faire cours à des étudiants de première année. Yann (prénom modifié), aujourd’hui interne en sixième année de médecine, se souvient que ça ne l’avait pas surpris :

« Ce n’était pas si étonnant, en fait : quand on sort du bus et qu’on arrive devant la fac, le premier truc qu’on voit, c’est l’amphi Boiron ».

Antoine (prénom également modifié), ancien étudiant de Lyon-Sud, aujourd’hui en septième année en médecine d’urgence à Lille, évoque plus franchement un « gros conflit d’intérêts » entre la faculté et la société.
Récemment, le secteur homéopathique a d’ailleurs connu une puissante remise en cause à la fois par une partie des professionnels de la santé et par les autorités médicales, françaises et étrangères.
Le 18 mars 2018 est publié dans Le Figaro un « appel de 124 professionnels de la santé contre les ‘médecines alternatives’ ». Dans cette tribune, les signataires demandent le retrait de ces pratiques « en rien scientifique[s] » du champ médical.
Répondant au climat polémique sur la question, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a saisi en juillet la Haute autorité de santé (Has) afin d’évaluer l’efficacité de l’homéopathie. Cet avis devrait être remis d’ici le mois de février 2019.
En attendant, certaines des universités qui proposent des diplômes d’homéopathie se posent des questions. La faculté de médecine de Lille a même opté pour une suspension de son diplôme pour l’année universitaire en cours.

Quand Christian Boiron inaugurait un amphi à son nom

À Lyon, fief des laboratoires Boiron, ce climat tendu n’a toutefois pas fait vaciller la promotion homéopathique locale. Récemment, le Centre hospitalier universitaire Lyon-Sud, rattaché à la faculté, a ouvert un service « Grossesse et homéopathie », au sein duquel sont proposées des consultations avec une sage-femme.

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