Avec son « Glou Guide » (co-écrit avec le journaliste Jérémie Couston), il défend l’accès le plus large aux bons produits, et la sélection de vignerons et de bouteilles proposée pourrait convertir les plus sceptiques. Sans casser le budget en deux.
La démarche fait plus que nous intéresser ; la rédaction de Rue89Lyon co-organise avec Antonin et avec son équipe de Nouriturfu la version lyonnaise du salon des vins Sous les pavés la vigne. La 5è édition de l’événement aura d’ailleurs lieu sous peu, les 3 et 4 novembre prochains (au Palais de la Bourse, Lyon 2è). Pour faire avancer la charrue et ne pas faire que formuler des voeux pieux, vous rencontrerez un beau panel des acteurs d’une viticulture respectueuse de l’environnement et de notre santé.
C’est encore Antonin qui parle le mieux de son projet et de ce bouquin qu’il dédicacera le vendredi 5 octobre prochain à Lyon dans un nouveau spot, la Bellecave, ouverte par Benjamin Poussardin (que l’on connaît bien ici aussi puisqu’il a longtemps tenu un blog sur ce site) :
« Encore un guide ? Je vous vois déjà bâiller… Oui mais le mot « guide », on l’a surtout choisi parce que ça sonnait bien avec « glou ». En vérité, on ne guide personne, on n’est pas des gourous (peut-être des glourous ?), on veut bien trinquer avec nos lecteur.rice.s. Et avec ces 150 vins naturels -à 15 euros maxi- il y a de quoi faire.
Pour nous, le vin naturel, ce n’est pas une mode, ce n’est pas une tendance : c’est la base. L’évidence, le présent et le futur, incontournable.
Au-delà, puisqu’il n’y a plus lieu de discuter le bienfondé de ces vins, le nerf de la guerre, c’est le prix. Un vin qui se veut plus démocratique, horizontal, éthique, ne peut pas coûter un bras, ça n’est pas cohérent, c’est même contraire, d’après nous, à l’esprit du vin naturel.
Il y a des exceptions, et de fort belles, et on peut vouloir craquer pour une grosse quille de temps en temps, bien sûr, mais la majorité des vins naturels doit rester abordable côté CB, c’est essentiel, notamment pour que ce vin bien fait et bienfaisant se diffuse un maximum, qu’il touche et remplisse les verres de toutes les catégories de consommateurs ; c’est-à-dire toutes celles et ceux qui veulent bien mettre 7, 8 voire 12 euros dans une bouteille -ce qui n’est pas rien et déjà nettement plus que le prix moyen d’une bouteille vendue en France- mais pas davantage.
Il faut évidemment défendre le vin naturel, dans sa globalité, et personnellement je le fais depuis des années, mais il faut encore plus célébrer, encourager et promouvoir les vigneronnes et les vignerons nature qui maintiennent des prix démocratiques.
Si des stars du vignoble le font, comme Gilles Azzoni ou Jeff Coutelou qu’on boit de New-York à Tokyo, c’est que c’est possible.
Chaque vigneron est un cas particulier et on ne va pas critiquer, a priori, les prix auxquels ils ou elles choisissent de vendre leurs vins : ils ont peut-être des emprunts à rembourser, des locations, du fermage, etc. Mais dans le Glou Guide nous avons d’abord voulu mettre en avant les vigneronnes et les vignerons qui s’efforcent d’avoir des prix doux parce qu’ils sont les véritables moteurs du mouvement.
Venir défendre le Glou Guide à Lyon ? Mais c’est l’évidence même. C’est la patrie du gamay, l’un des cépages-phare du vin naturel. On devait montrer le maillot ici, c’était obligatoire. Et le faire chez un jeune caviste qui vient d’ouvrir sa cave -il est d’ailleurs cité dans le Glou Guide, avec quelque 230 de ses collègues- c’est totalement raccord. Je reviendrai ensuite le défendre, début novembre, pendant le salon « Sous les pavés la vigne » ! »
Deux vins tirés du Glou Guide, tous les deux autour de 11 euros :
- « Rochette », 100% grenache blanc du domaine Ozil (Ardèche), jus de citron interdit au moins de 18 ans, direct et électrisant comme une décharge d’adrénaline.
- « Cacous », un rouge du domaine Mouressipe (Languedoc), grenache et syrah ; il y a un style Mouressipe, des vins en slip qui se boivent à la vitesse où on l’enlève.
« Le Glou Guide, 150 vins naturels exquis à 15 euros maxi », par Antonin Iommi-Amunategui et Jérémie Couston, aux éditions Kambourakis, 15 euros.
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