On a voulu la découvrir et on a rencontré un prof de techno, on a assisté à un trip d’endorphine -et on a compris en quoi être ligoté pouvait libérer.
Il est un peu plus de 21h quand nous prenons place sur un coin du tatami, en chaussettes.
La pièce est éclairée, spacieuse. Les gens portent des vêtements de gym même si certains hommes sont torses nus. Une sono tapisse l’ambiance avec un morceau de Miles Davis. On est plutôt loin de l’imagerie SM. On pourrait se croire à un cours de yoga. Seuls les épais bambous aux dessus de nos têtes, et les cordes en jute et en chanvre au plafond, indiquent que nous sommes au bon endroit.
Ce samedi, on participe à l’inauguration d’une nouvelle association de shibari. Pour l’occasion, une quinzaine de personnes se sont rassemblées dans la Galerie Colora du côté de la place Sathonay (Lyon 1er) ; des jeunes et des moins jeunes. Il y a quelques hommes, mais la majorité de l’assemblée est composée de femmes.
Le shibari est un art japonais (kinbaku) qui consiste à s’attacher soi-même où bien être à être attaché par une autre personne (en japonais shibari signifie: être attaché). C’est une passion que partagent Gwen, Juliette, Adeva et Justin, les quatre fondateurs de l’association PRRope.
Gwen Sh (son pseudo), raconte les préparatifs d’une jam (une session de shibari) :
« Déjà, on peut séparer les modèles, ceux qui sont soumis, et les rigger, ceux qui soumettent [« attacheur » en anglais, ndlr]. Avant une session, c’est très important de discuter avec son ou sa partenaire. Définir s’il y a des endroits sur le corps où l’on ne veut pas être touché. Pour moi, c’est le nombril. Il faut aussi comprendre ce que le modèle attend. C’est lui qui décide et le rigger l’écoute ».
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