« Quand nous avions cours avec lui, il pouvait avoir des propos déplacés. Par exemple, il allait nous parler de sa sexualité ou nous interroger sur des choses intimes ».
Camille (qui a souhaité que l’on modifie son prénom) commence son récit ainsi. Il fait partie des 3 élèves qui ont insisté, plusieurs années durant, pour faire reconnaître une situation de qu’il qualifie de « harcèlement ».
Il date un démarrage durant son année de licence, en 2015 :
« Depuis ma première année, j’ai eu ce professeur. Il nous a sorti des phrases curieuses et il a commencé son cours en nous disant que nous étions entre adultes consentants, et que, par conséquent, nous pouvions avoir des rapports sexuels », explique Camille qui, au départ, décide de ne « pas se formaliser ».
D’autant que Serge Dufoulon est « très charismatique. Beaucoup de gens adhèrent au personnage. Il a des fans parmi ses élèves », décrit Camille.
En effet, Serge Dufoulon, que son avocat décrit comme une « grande gueule » participe à l’émission éponyme sur RMC, jusqu’en 2015. Il a aussi publié, le 5 septembre 2018 un long post de blog sur Mediapart, intitulé « L’horreur du harcèlement moral au travail à l’Université Grenoble Alpes », où il dénonce :
« J’ai été harcelé moralement au travail par mes collègues ».
« On allait en cours avec la boule au ventre »
Or, c’est exactement l’histoire que racontent les trois élèves en sociologie qui se sont élevés contre le prof de 62 ans. Camille et deux de ses camarades entrent en master de sociologie en 2015. Les cours avec Serge Dufoulon sont plus nombreux.
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