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La ouferie des foodcourts à Lyon

Pas moins de six foodcourts ont annoncé ou réalisé leur ouverture dans les six derniers mois, à Lyon. « Capitale de la gastronomie » en partie autoproclamée, la ville voit quelques uns de ses acteurs s’agiter autour de projets food-culture, différents les uns des autres mais qui vont à ne pas en douter se tirer la bourre.

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À La Commune le principe est simple : on va acheter son plat dans une échoppe et on s'attable pour le manger. Photo BE/Rue89Lyon

Autant d’initiatives qui marquent la volonté de proposer un nouveau type de restauration, pile poil dans la ville où les modèles les plus traditionnels ont été jusque là portés en bandoulière bleu-blanc-rouge.
Le premier projet à avoir fait un bruit résonnant est celui de La Commune. Ouvert en avril 2018 dans le quartier de Gerland (Jean-Jaurès, Lyon 7è), il a été porté par des architectes tombés en amour pour une ancienne menuiserie familiale de 1500 m2, avec verrière et gros cachet. L’idée d’y installer un projet food & culture (quasiment la définition d’un « foodcourt » idéal) s’est vite imposé.
Le projet a pris une ampleur démentielle dès lors que des fonds ont été soulevés (en associant le groupe Chevrillon), dès lors que la Métropole comme la Ville de Lyon l’ont soutenu avec tambours et trompettes, et dès lors que l’équipe a su agiter et conquérir tout un écosystème lyonnais. C’est aussi ce foodcourt qui a intéressé le journal Le Monde au point qu’il lui dédie une grosse page et lui attribue même le pouvoir de « réveiller le quartier de Gerland« .
Reste à savoir si les restaurateurs emmenés dans l’aventure vont sortir satisfaits de leur période d’incubation -le pari reste à relever. Mais en tant que concept économique et culturel, en tant que « tiers lieu », La Commune pourrait s’industrialiser et faire des petits ailleurs en France.

Du numérique, du rooftop et de la food en veux-tu

Et voilà qu’en cette rentrée de septembre 2018, on vous annonce que trois autres foodcourts vont ouvrir leurs portes prochainement. Lors de la visite de rentrée du président de la Métropole, qui s’est déroulée dans le quartier en plein (gros) chantier de la Part-Dieu, a été évoquée l’ouverture prochaine d’un nouvel incubateur de chefs sur le toit du centre commercial. Comme à la Commune, les restaurateurs doivent pouvoir ici tester la viabilité de leur projet. Affaire à suivre.
Autre annonce avec Heat : un spot food qui s’installera dans l’incubateur d’entreprenariat culturel et numérique H7, lequel doit ouvrir en avril 2019 à la Halle Girard.
C’est Arty Farty que l’on trouve dans la cogestion de H7. Rappelons-le, cette association est la structure qui organise le festival Nuits Sonores depuis 17 ans, mais qui a depuis multiplié les activités (notamment l’organisation d’événements ou encore la gestion de lieux, comme celle de H7 que lui a confiée la Ville de Lyon).

Arty Farty s’est branché sur la fréquence food il y a quelques temps déjà, notamment avec une tentative qui cherche encore son identité, celle de la prise en charge du restaurant « A la piscine » (à la piscine du Rhône, Lyon 7è).
La structure a désormais sa filiale food baptisée Toast ; elle a surtout lancé en mars dernier un événement pluggé sur le gros et beau réseau de cuisiniers internationaux les plus en vue (celui d’Andrea Petrini, curateur au carnet d’adresses unique en son genre). Intitulé « Attable », il a voulu se différencier d’autres events food lyonnais (le Lyon Street Food Festival notamment, qui fait se déplacer pas moins de 15000 visiteurs en un week-end) en se dotant d’un aspect réflexif et de propositions pointues ; il voudrait arriver à trouver sa dimension populaire, à venir.
Ainsi lancée et poursuivant son interrogation sur « le restaurant de demain », l’équipe veut dédier un peu des mètres carrés de cette Halle Girard à la réunion d’échoppes alimentaires, avec un espace de places assises au milieu. Foodcourt, on vous disait donc.

Le foodcourt version cossue

On s’arrête là ? Non-non. Voilà deux restaurateurs lyonnais, la cheffe médiatique Tabatha Mey (sur qui on colle généralement la mention « Top Chef 2012 » et dont on voit actuellement le visage en 4 par 3 dans Lyon pour vanter l’amour de la gastronomie de la Ville) et son époux Ludovic, qui déboulent avec un projet de restauration multiple et modulable.
Plus chicos, il prendra place début 2019 dans la très vénérable, bourgeoise et institutionnelle Tour Rose (dans le Vieux Lyon, 5è arrondissement).
Ils l’ont intitulé « Food Traboule », pour mêler de toute évidence le côté éventuellement cool, en tout cas actuel, du foodcourt, à la culture patrimoniale si spécifique de Lyon, évoquée par la traboule.

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Extrait du texte d'Alexis Jenni, Les patates farcies
soupetruffe Bocuse
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