14,90 €, c’est le prix à débourser pour un aller simple en tramway rapide Rhônexpress, en sachant qu’il faut rajouter 11,20 € de plus pour le retour, soit un total de 26, 20 € à condition, bien sûr, de le prendre sur internet. Dans le cas contraire, prendre son ticket directement à la borne vous coûtera 16, 10 € l’aller et 27,80 € l’aller-retour.
Une somme rondelette qui a de quoi faire pâlir ses utilisateurs. La navette tramway, exploitée par un consortium dans lequel on retrouve le constructeur Vinci, fait partie à ce jour des transports publics les plus chers d’Europe.
À ce prix-là, aller à l’aéroport devient un petit luxe et Laurent Bouzon, fondateur de la plateforme de covoiturage de trajets courts, Lyko, a voulu le rendre « accessible ».
La start-up lyonnaise créée par cet ancien chauffeur de taxi se présente comme une « solution de partage de trajets entre la ville et l’aéroport », en proposant un service de covoiturage connectant directement les voyageurs entre eux. Il s’agit d’indiquer son numéro de vol et Lyko relie le voyageur aux conducteurs qui vont à l’aéroport, en indiquant différentes tranches d’horaires. L’application doit également se charger de trouver un point de rendez-vous adapté.
Actuellement, 2000 « points d’arrêts » prédéfinis seraient en train d’être conçus pour éviter les détours, selon Laurent Bouzon.
La différence avec Blablacar, détenteur du monopole sur le marché ? Si le trajet est annulé, Lyko s’engage à payer les frais de VTC (voiture de transport avec chauffeur) ou de taxi afin que l’utilisateur arrive à l’heure à l’aéroport. Néanmoins, cette assurance a un prix : elle justifierait une commission de 35% prélevée sur la rétribution du conducteur, selon le nouvel arrivant qui assure que « les potentiels clients sondés étaient prêts à l’accepter ».
Concurrence avec le Rhônexpress ?
Lyko n’est néanmoins pas le premier à essayer de se faire une place à côté du Rhônexpress. Go Airport avait mis en place un service de navette « low-cost » en 2015, pour finalement fermer suite aux accusations de « concurrence déloyale » du service public de navettes.
Laurent Bouzon, lui, prétend s’intégrer sans difficulté dans le paysage, comme l’écrit LyonMag :
« On a préféré aller leur en parler pour qu’il y ait une entente. Lyko a été très bien accueilli. Il n’y a pas de problème avec Rhônexpress ».
Pourtant, on sait que la société Rhônexpress n’aime pas la concurrence. Elle réclame d’ailleurs 2 millions d’euros au Sytral, qui lui avait concédé la gestion de la navette. Rhônexpress n’apprécie pas du tout que la tutelle, autorité organisatrice des transports en commun, ait remis pendant un temps en service les lignes de bus 29 et 30 de TCL (jusqu’au Stade de l’OL à Décines), lesquelles pouvaient également desservir l’aéroport Saint-Exupéry, et cela, au prix d’un ticket de bus. Le contrat de concession entre Rhônexpress et le Sytral a en effet établi qu’aucune concurrence ne devait être faite au tramway rapide.
Déjà disponible pour les conducteurs, l’accès au site lyko.fr devait être ouvert à partir du 16 juillet pour les covoitureurs, mais à ce jour, aucune réservation n’est possible pour les passagers .
La plateforme avait annoncé des prix avoisinant les 8,50-11 € l’aller, en partant du centre-ville. Des tarifs plus bas qui expliqueraient les 1000 comptes utilisateurs créés et les 3 000 visites par jour que Laurent Bouzon affirme avoir comptabilisés la semaine suivant l’ouverture aux conducteurs, le 2 juillet dernier.
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