Dans la petite cuisine de ce petit appartement, le regard d’Alsko se perd.
« C’est difficile », répète-t-il pour ponctuer l’évocation de son parcours.
Guinée-Mali-Agadez-Libye puis le bateau Zodiak jusqu’aux eaux internationales où un bateau de la Marine italienne l’a secouru. Ensuite, ce fut les « hôtels de la région de Naples », des « problèmes d’argent » et le train jusqu’à la frontière française à Bardonecchia. Il n’en dira guère plus.
Depuis décembre dernier, il vit chez Fany Buy, 40 ans :
« Il est tellement discret que quand il entre parfois dans une pièce il me fait sursauter », plaisante Fany.
C’est Milo, son fils, un collégien de 12 ans qui sent le plus sa présence, au bas de son lit superposé où dort Alsko.
« J’ai l’habitude de partager ma chambre avec quelqu’un. Chez mon père, j’ai un petit frère. Alsko est un peu mon grand frère quand je suis chez ma mère. »
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