Les deux dirigeants nationalistes écopent d’une peine de 80 jours amende à 50 euros (pour Benedetti), et de 30 jours amende à 50 euros (pour Gabriac).
Le parquet avait requis, pour les deux, la même peine de six mois de prison avec sursis liée à l’obligation de payer les 15 000 euros d’amende. Si Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ne payent pas leur amende, ils iront purger la peine de prison correspondante. Ce qui n’est pas à exclure.
La présidente de la 12e chambre correctionnelle, Anne-Sophie Martinet a suivi la logique du procureur même si elle a été plus clémente.
En marge de l’audience, Yvan Benedetti se vantait de « ne pas payer un centime » alors qu’il doit verser « 60 000 euros » à la suite de ses différentes condamnations. S’il continue dans cette logique, il terminera en prison.
Le maintien de l’Oeuvre français revendiqué
Cette condamnation porte sur une période de 11 mois (du 26 juillet 2013 au 26 juin 2014). Période pendant laquelle, au terme d’une instruction, le tribunal a considéré que les activités militantes d’Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac ont continué comme avant la dissolution annoncé le 24 juillet 2013.
A la suite de la mort de Clément Méric, le ministère de l’Intérieur entérinait la dissolution de quatre groupuscules dont l’Oeuvre française de Benedetti et les Jeunesses nationalistes de Gabriac (lire ici).
Les deux s’étaient fait connaître en multipliant des « actions coups de poing » médiatiques notamment contre le Mariage pour tous. A Lyon (lire ici et là) et à Paris.
Après la dissolution, surveillés de très près par la police, les deux dirigeants nationalistes avaient mis en place une stratégie différenciée : la fin des Jeunesses nationalistes mais le maintien de l’Œuvre française contre la décision gouvernementale. Au nom de la tradition.
Conséquence, à l’audience du 4 juin, les attitudes à la barre du tribunal correctionnel divergeaient.
D’un côté, Yvan Benedetti reconnaissait ne « pas respecter la loi » et « maintenir en effet l’Œuvre française ». De l’autre, Alexandre Gabriac répétait avoir cessé toute activité militante liée aux Jeunesses nationalistes.
Cette stratégie différenciée n’a visiblement pas convaincu le tribunal.
Quels effets de telles procédures de dissolution ?
Yvan Benedetti a contribué à relancer en 2016 le Parti nationaliste français dont il est devenu le porte-parole. Le PNF est venu en remplacement de l’Oeuvre française dissoute. On retrouve la même idéologie et le même fonctionnement.
Dans son cas, on peut se demander si la dissolution puis l’instruction et aujourd’hui la condamnation ont eu un impact à la hauteur des moyens engagés. On pense notamment à la surveillance systématique des activités militantes pendant un an après la dissolution.
Quant à l’ancien conseiller régional FN, Alexandre Gabricac, il a rejoint depuis deux ans les catholiques intégristes de Civitas dont il est devenu le responsable des fédérations.
Le jour de l’audience, il nous déclarait que cette dissolution avait tué les « Jeunesses nationalistes » et que les militants étaient partis vers d’autres groupuscules nationalistes.
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