42 règlements locaux de publicité. Pour l’heure, c’est ainsi que l’affichage publicitaire dans l’espace public est encadré. La Métropole va se doter d’un règlement unique sur l’ensemble de son territoire d’ici 2020, sous peine de se voir imposer des normes nationales.
Après avoir consulté les 59 maires, les grandes orientations se précisent. Elles ont été présentées aux élus métropolitains. Aucun texte n’a donc été voté mais la question a donné lieu à un débat.
Ce règlement encore en préparation propose quelques premières orientations :
- fin des doublons (deux panneaux publicitaires côte à côte),
- réduction des fameux « 4 par 3 » à 8 m² au moins (et non plus 12 m² donc),
- encadrement des enseignes des commerces,
- encadrement des grandes publicités sur les bâches de chantier,
- encadrement des panneaux publicitaires numériques.
Une nuit avec Thomas et Sébastien, deux arracheurs de pub
Des zones blanches sans publicités ?
Si les orientations présentées n’ont pas suscité de défiance particulière, toutes les tendances politiques de l’assemblée ont au moins appelé à ne pas revenir en arrière. Beaucoup ont insisté pour que la Métropole plus loin encore.
Notamment sur la possibilité d’interdire certaines zones de la Métropole et de ses communes aux panneaux publicitaires. Nathalie Perrin-Gilbert (GRAM) s’est ainsi dite « favorable à ce qu’il n’y ait pas de panneaux publicitaires autour des écoles ».
Denis Broliquier, le centriste maire du 2e arrondissement de Lyon, trouverait intéressant de réfléchir « à des zones blanches », vierges de panneaux publicitaires.
Certains élus ont également saisi l’occasion pour mettre sur la table la question des publicités lumineuses. Et plus généralement de la pollution lumineuse.
Pascale Cochet pour Lyon Gauche Solidaire a ainsi proposé qu’il n’y ait ni publicité lumineuse ni éclairage dans les magasins de 23h à 6h du matin. Gilda Hobert, du Parti Radical de Gauche, aimerait aller plus loin encore et propose que les magasins éteignent leur éclairage « dès la fermeture ».
Elle s’est dite favorable également, tout comme le groupe communiste, à l’interdiction des panneaux publicitaires lumineux sur le toit des grands immeubles.
L’idée d’un encadrement plus fort encore de la publicité sur les grandes bâches de chantier, sur des grands échafaudages par exemple, est largement partagée par les élus de la Métropole de Lyon. Pour Denis Broliquier, il faut appliquer la règle des 50 % à l’ensemble de la Métropole (qui limite la publicité à 50 % de la surface de la bâche de chantier). Pour le groupe Lyon Gauche Solidaire, il serait même mieux de n’autoriser les publicités sur les bâches de chantier que :
« s’ils assurent aux propriétaires des gains permettant de financer la rénovation des bâtiments ».
Ce qui a le plus constellé les interventions des élus reste malgré tout la publicité numérique. Pour deux raisons :
- l’une de précaution : elle est source pour beaucoup de pollutions visuelle, environnementale…
- l’autre politique : sans panneaux publicitaires numériques pour JC Decaux, pas de nouveaux Velo’V électriques.
Le groupe Europe Écologie Les Verts est ainsi le plus radical sur la question : ses élus y sont totalement opposés. Il souhaite que le PLP interdise la publicité sur des écrans sur l’ensemble de la Métropole.
Pour Denis Broliquier, s’il ne faut « pas tourner le dos aux nouvelles technologies, on doit interdire les panneaux publicitaires numériques s’ils ne nous conviennent pas ».
L’élu de Lyon veut que « la garantie du cadre de vie » reste le premier objectif. Même si assurer des recettes aux communes à travers les publicités n’est « pas choquant ».
Panneaux publicitaires contre vélos électriques, « un point de vue pas acceptable »
Jean-Paul Bret, maire PS de Villeurbanne, a été le plus offensif sur le volet politique de la publicité numérique. Il s’est agacé du fait qu’à ses yeux la Métropole serait pieds et poings liés avec l’entreprise JC Decaux qui assure le service des Vélo’v. Elle doit en effet déployer à l’avenir des Velo’v électriques. À quelle date ? On ne le sait pas encore.
Pour le maire de Villeurbanne, c’est « pas de bras, pas de chocolat ». En clair, si la Métropole n’autorise pas la publicité numérique assurant de nouveaux emplacements au géant de l’affichage urbain, les Velo’v électriques ne risquent pas d’arriver.
« Il faut que le Règlement Local de publicité soit voté pour mettre en œuvre le contrat avec JC Decaux. La discussion reste peut-être ouverte mais dire que si on autorise pas la publicité numérique il n’y aura pas de vélo électrique, ce n’est pas un point de vue acceptable pour discuter. »
Et selon lui, il faudrait peut-être réfléchir à d’autres sources de financements pour les futurs Velo’v électriques.
« On est tous d’accord pour vouloir des vélos électriques. Si ce ne sont pas les panneaux numériques qui les payent peut-être qu’il faudra imaginer d’autres tarifs pour ces Velo’v. Mais il faut en discuter. »
Gérard Claisse, vice-président en charge de l’achat public, avait en effet laissé entendre lors de la présentation des nouveaux Velo’v déployés en juillet prochain d’un deal de cet acabit. Ce lundi 25 juin, il a tenté de rassurer sans forcément y parvenir :
« Le contrat est déjà signé avec JC Decaux. Il y a une prestation de base et une prestation supplémentaire. Ce marché n’est pas contraignant. Mais lorsque nous l’avons signé en 2017 nous savions que le RLP serait négocié durant sa période d’exécution. »
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