Dans la nuit du 17 au 18 juillet prochains, tous les Velo’v seront remplacés. 4000 nouveaux vélos seront mis en circulation. Un peu plus tôt, le 30 juin, 1000 Velo’v à assistance électrique(VAE), baptisés MyVelo’v, seront proposés à la location longue durée (de 1 mois à 1 an).
Tout beaux, tout neufs. Métropole et JC Decaux, délégataire du service, n’avaient évidemment pas assez de mots pour décrire ces nouveaux vélos bientôt en circulation. Plus solides et en même temps plus légers, activables par un système sans contact évitant de passer par la borne et dont la disponibilité pourra être vérifier sur une nouvelle application smartphone.
Plus de Velo’v à Lyon et les premiers dans les communes limitrophes
La présentation avait débuté avec les satisfecit d’usage.
« Depuis 2010, le nombre de cyclistes a été multiplié par 2,5. Ils représentent près de 100 000 déplacements par jour dans la Métropole », déclarait en préambule Pierre Hémon, conseiller métropolitain EELV en charge des mobilités actives.
Les élus métropolitains, et le président David Kimelfeld, ont alors insisté sur la « densification » du service de location de vélo de JC Decaux à l’horizon 2020 :
- Le nombre de bornettes pour attacher les Velov en station sera augmenté,
- 40 nouvelles stations verront le jour sur les communes de Lyon et Villeurbanne
- des stations Velo’v seront installées dans 21 communes de la Métropole.
La Métropole de Lyon interpellée sur sa politique vélo au-delà des Velo’v
Selon l’élu métropolitain écologiste, les trajets en Velo’v représentent « 27 à 28% des trajets en vélo » dans la Métropole. Un quart à un tiers donc. Une proportion non négligeable. Mais pour tous les autres cyclistes ?
Depuis un certain temps les associations cyclistes interpellent David Kimelfeld, lui-même cycliste régulier. Elles lui demandent d’accélérer la cadence en matière de politique vélo dans l’agglomération, forte des chiffres de progression de l’usage de ce mode doux. Les mêmes dont se félicitent les élus.
Les améliorations proposées ne se concentrent toutefois pas sur le Velo’v. Dans une tribune publiée sur Rue89Lyon en septembre dernier, Fabien Bagnon président de la Ville à Vélo et co-fondateur du collectif Valve, dressait 10 pistes d’amélioration. Parmi elles, il pointait notamment :
- la nécessité de rendre les centre-villes 100 cyclables d’ici 2025
- la réalisation d’un réseau express vélo pour pouvoir relier la ville centre à celles de la première ou deuxième couronne en vélo
- développer le stationnement et surtout la sécurisation des vélos
- ou encore généraliser l’apprentissage du vélo
Jeudi 24 mai lors de la présentation des nouveaux vélos en libre-service, David Kimelfeld et les élus ont été parfois questionnés plus largement sur leur démarche générale en matière de vélo. Sans que l’on perçoive à deux ans de la fin du mandat ce « changement de braquet », demandé par les associations de cyclistes et des usagers.
La Métropole de Lyon ne veut surtout pas « être punitive »
Le président de la Métropole a toutefois redit son attachement à leur travail et au dialogue avec elles. Remettant sur le tapis sa pratique régulière du vélo pour qu’on ne le traite pas d’hypocrite. La Métropole, conformément à son plan vélo, continue de réaliser des aménagements cyclables et la pose d’arceaux de stationnement ou l’arrivée prochaine de la prime à l’achat d’un vélo à assistance électrique pour les particuliers.
Loin d’être maillot jaune, elle demeure l’une des grandes agglomérations françaises où la pratique de vélo est moins difficile qu’ailleurs.
Mais les aménagements cyclables ne sont pas toujours fait, comme en témoigne encore dernièrement la rénovation du cours Vitton à Lyon. La Métropole reste toujours frileuse quand il s’agit de se montrer punitive au détriment des automobilistes notamment. En réduisant les places de stationnement ou encore en matière de chasse aux incivilités.
« Les polices nationale ou municipale interviennent déjà (quand des véhicules des voies cyclables). C’est difficile de leur demander d’être partout », a indiqué David Kimelfeld.
Il avait d’ailleurs introduit cette présentation en rabâchant une nouvelle fois que la Métropole ne voulait « pas faire d’écologie punitive ». Pierre Hémon, dans un clin d’oeil l’avait d’ailleurs repris un peu plus tard en feignant de s’assurer qu’il avait bien voulu dire « que c’était l’absence d’écologie qui était punitive ».
Toujours timide sur les vélos électriques
L’arrivée prochaine de VAE signés Velo’v a également remis sur le tapis la question de la sécurisation des vélos en stationnement. Un souhait formulé par les associations cyclistes donc.
« Un vélo électrique ça coûte bonbon. Il faut développer les solutions de sécurisation », a formulé Pierre Hémon.
Très bien. Comment ?
« On est dans cette dynamique, au-delà des Velo’v. Il faut s’inspirer des expériences dans d’autres villes, avec des box partagées par exemple ou d’autre solutions. Il faut aller plus loin ».
Des places sécurisées pour vélos dans les parkings relais devraient être augmentées. Pour le reste, on semble donc rester dans les déclarations d’intention pour le moment.
Concernant le déploiement des Velo’v à assistance électrique en libre-service, il ne devrait pas intervenir avant au mieux 2020. Pourquoi ? Il faut trouver des sous et pour cela les panneaux publicitaires numériques soient autorisés par la Métropole via son règlement local de la publicité. Si JC Decaux peut avoir ses panneaux publicitaires, la moitié du parc des Velo’v deviendra alors électrique. Les engins ne seront pas remplacés, ils feront un petit tour en atelier pour être électrisés et munis d’une batterie.
Mais les sous d’abord.
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