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Amphi squatté, barrages filtrants et petit déj… Une occupation « light » de Lyon 2

Depuis trois semaines les étudiants d’une quinzaine d’universités françaises, se mobilisent contre la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur. Depuis une semaine Lyon 2 s’est ralliée au mouvement. Mais pour l’instant, le blocage reste limité à l’occupation d’un amphi.

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Amphi squatté, barrages filtrants et petit déj… Une occupation « light » de Lyon 2

Le mouvement étudiant de Lyon 2 contre la réforme Vidal est toujours d’actualité bien qu’il soit peu fédérateur pour le moment. Pendant plus d’une semaine l’amphi dit « présidentiel » a été occupé par une centaine d’étudiants de Lyon 2, excepté le vendredi 6 avril où une « trêve » a été conclue avec la présidence, à la suite d’une chute d’un étudiant accrochant une banderole.

Lundi 9 avril, le mouvement « contre la sélection à l’université » reprenait à Lyon 2.

Alors que dans l’université lyonnaise, l’occupation n’empêche pas le bon déroulement des cours et se limite à seulement l’occupation d’un amphithéâtre sur le site des quais, quatre universités françaises sont entièrement paralysée contre la réforme Vidal : Jean Jaurès à Toulouse, depuis décembre, Paul Valéry à Montpellier depuis mi-février, Paris 8 en région parisienne plus récemment et Rennes 2 (à l’heure où nous mettons en ligne l’article). D’autres campus comme celui de Grenoble, de Paris 3 ou de Strasbourg ont rejoint le mouvement.

Et le gouvernement a décidé de durcir le ton en envoyant des CRS sur certain campus, comme à Nanterre.

Vers la « convergence des luttes » ?

Ce lundi 9 avril, vers six heures et demi, des barrages filtrants ont été organisés sur le site des quais. Deux entrées sur quatre de l’enceinte ont été bloquées à l’aide de chaises, de poubelles et de tables. Devant les deux entrées que l’on peut emprunter, des banderoles ont été accrochées. Objectif principal : informer les étudiants des actions à venir, comme nous l’explique un étudiant de Lyon 2.

« Notre but n’est pas d’instaurer un blocage total de l’université, mais au contraire d’en faire un lieu de vie, où les étudiants peuvent se réunir pour être informé des diverses actions menées dans la journée. »

L’une des entrées ouvertes du campus Berges du Rhône de l’université Lyon 2, recouverte de banderoles.
©SP/Rue89Lyon

Entre midi et deux, dans la cour de Lyon 2 devant la cafétéria, une quarantaine d’étudiants se sont  réunis drapeaux à la main et banderoles sur l’épaule, pour manifester aux côtés des cheminots grévistes réunis à la gare Perrache, dans une dynamique de « convergence des luttes ». La majorité des autres étudiants passaient devant eux sans aucune attention.

Une marche dans l’enceinte de l’université a été engagée juste avant, accompagné de quelques slogans, « Parcoursup on n’est pas dupe » ou « Macron, Macron, on veut ta démission ».

La quarantaine d’étudiants ont rejoint le cortège des 700 cheminots sur le pont Gallieni. Tout s’est passé tranquillement, jusqu’au retour du cortège en direction de Lyon 2. Place Place Bellecour, la situation est devenue tendue avec la police qui a encerclé les étudiants, de plus en plus proche, jusqu’à les « nasser ». Les cheminots encore présents ont aidé les étudiants et négocié avec la police.

Après plus d’une demi-heure d’attente, tout en continuant à chanter, les étudiants sont finalement repartis vers le campus des quais, au compte-gouttes, suivis par plusieurs véhicules de police. Aucun contrôle d’identité n’a été effectué.

Parti à une quarantaine, le cortège étudiant est revenu à Lyon 2 à environ 150 avec des cheminots, des profs des lycées et des universités, et encore des représentants du milieu hospitalier.

En fin de journée, une poignée d’étudiants ont rejoint une manifestation à la gare Part-Dieu en soutien aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes.

« La présidence de Lyon 2 plutôt dans le soutien »

L’assemblée générale a ainsi pu grossir ses rangs par rapport à celle du vendredi 6 avril où on comptait seulement une soixantaine d’étudiants. Lundi, c’est environ 150 personnes qui se sont retrouvées dans l’amphi G, pour amorcer toujours, la fameuse « convergence des luttes ». Un syndicaliste de la SNCF, deux infirmières de l’hôpital Edouard Herriot, des profs de lycées et une enseignante de Lyon 1 ont pris la parole en AG.

Pour finir cette journée de mobilisation, les étudiants ont organisés un « buffet d’occupation », suivi d’une projection du film La Haine de Matthieu Kassovitz.

Quelques étudiants sont ensuite restés dormir pour poursuivre l’occupation de l’université.

La présidence de l’université « joue le jeu » de cette occupation light, selon Charlène (prénom d’emprunt), une étudiante de Lyon 2 opposée mobilisée contre la réforme Vidal :

« La présidence ne montre pas de réticence, elle est même plutôt dans le soutien. »

Contactée par Rue89Lyon, la présidence de l’université Lyon 2 n’a pas donné suite.

Une des entrées de l'université de Lyon 2 (site des quais) bloquée par les étudiants le 9 avril. ©SP/Rue89Lyon
Une des entrées de l’université de Lyon 2 (site des quais) bloquée par les étudiants le 9 avril.
©SP/Rue89Lyon

Les vacances de printemps, une phase test pour la mobilisation étudiante

L’occupation va continuer. Elle durera sans doute pendant les vacances (du 15 avril au 22 avril), mais seulement si la mouvement s’amplifie comme l’explique un des étudiants de Lyon 2 :

« Si l’on souhaite continuer le mouvement pendant les vacances, il faudra être plus fédérateur. Tout dépendra de la dynamique du mouvement cette semaine. S’il ne grossit pas rapidement se sera compliqué de le faire durer dans le temps, car il va s’essouffler. Mais rien n’est perdu, il faut continuer le combat. »

Le planning de la journée de lundi 9 avril, pour l’occupation Lyon 2. ©SP/Rue89Lyon

#Lyon 2

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