Ce mardi après-midi, suite à une manifestation des cheminots, partie à 13h30 de la gare de Lyon Perrache, les étudiants présents en signe de solidarité ont rejoint l’Université Lyon 2 sur les quais du Rhône.
Peu après 16 heures, leur cortège s’est déployé dans l’amphi dit « présidentiel » au sein de l’université, où se tenait une conférence sur l’histoire italienne. Près de 200 personnes ont ainsi lancé une assemblée générale dans le but d’organiser blocage et occupation.
Lyon 2 a ainsi mis plusieurs jours à rejoindre le mouvement déjà initié dans d’autres campus en France. Depuis vendredi 30 mars, douze universités françaises étaient bloquées contre la réforme Vidal déjà adoptée -dont l’université Jean Jaurès à Toulouse, la faculté de lettres de Nancy, le site de la victoire de Bordeaux ou encore l’université Paul Valéry de Montpellier.
Paris 4 Sorbonne ou encore Paris 8 ont pris la même décision ce mardi.
Manifestant d’abord auprès des cheminots ce mardi, ces étudiants lyonnais ont ensuite voulu s’engager dans la protestation relative à la mise en place de la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur.
Dans la continuité de multiples mobilisations et des grèves lancées en signe de protestation contre les réformes gouvernementales -dans les domaines de la santé, des transports ou de l’enseignement supérieur, le mouvement étudiant existe déjà dans plusieurs facs en France.
« Une façon inacceptable de faire le tri »
L’instauration d’une sélection à l’entrée de l’université, qui représente selon le gouvernement le meilleur moyen de « combattre l’échec à la fac », est vue par Louis (prénom d’emprunt), l’un des leaders du mouvement à Lyon 2 comme une « façon inacceptable de faire le tri ».
Toutefois, le mouvement n’est pas uniforme. Il existe un point d’accroche commun fondé sur la protestation contre le système de classement baptisé Parcoursup et contre la loi relative à « l’orientation et à la réussite des étudiants ».
Mais des facteurs locaux entrent en jeux, faisant varier les occupations ou prises de position publiques sur le territoire.
A Toulouse, la mobilisation a commencé en s’opposant à la fusion des universités de la ville, et dans d’autres villes pour lutter contre la « réforme SNCF » ou encore pour apporter un soutien aux étudiants victimes de violences survenues à Montpellier (comme à Lille).
Les étudiants de Lyon 2 occupent un amphithéâtre
L’une des premières questions mise au vote a été l’occupation de ce même amphithéâtre, pour une durée d’une semaine, qui s’est soldée par un « oui » massif dans une ambiance bon enfant.
Pour l’heure, la mobilisation n’est menée par aucun organisme syndical ou politique.
Ils ont discuté plus tard dans la soirée des modalités à adopter pour faire grossir le mouvement. Choisir un barrage complet du campus, ou un barrage filtrant avec seulement un, voire deux points d’accès.
Les étudiants ont choisi également de retourner manifester aux côtés des cheminots, ce mercredi 4 avril (avec là encore un cortège partant de Perrache à la gare Saint-Paul).
Après la décision d’occuper l’université prise pendant l’assemblée générale, nous avons contacté le service communication de la présidence de Lyon 2 ce mardi soir, qui n’avait à ce moment « pas encore connaissance des faits ». Davantage d’informations sont à venir dès ce mercredi.
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