C’était ce mardi 3 avril. Dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale qui semblait quasiment vide, le député alsacien de la majorité a évoqué la question du Bastion Social, nouveau nom du GUD, groupuscule d’extrême droite radicale. La vigilance de Rue89Strasbourg l’a repéré :
La question n’est pas bien virulente. Le député du Bas-Rhin appartient à la majorité gouvernementale et ne pose pas de question piège. Il ne demande ni action concrète ou prise de position de la part du gouvernement. Il se contente simplement de demander de quels moyens légaux dispose le gouvernement pour agir contre le groupuscule.
Ce dernier a récemment ouvert un local, l’Arcadia, à Strasbourg. Il faisait suite à ceux notamment de Chambéry et de Lyon, le « Pavillon Noir », ville où il avait également illégalement occupé au printemps 2017 un immeuble de la Presqu’île.
Récemment, c’est à Marseille qu’un local a ouvert, après un ralliement de la section de l’Action Française derrière la bannière du Bastion Social.
Certains élus, comme à Chambéry, ont pris position symboliquement pour demander la dissolution du groupuscule. Des manifestations d’associations et syndicats de gauche et d’extreme gauche ont eu lieu pour demander également sa dissolution à Lyon ou à Strasbourg.
La ministre Jacqueline Gourault n’a pu que ré-affirmer la « vigilance » du gouvernement.
« Les groupes qui font appel à la haine font l’objet d’une vigilance toute particulière de mes services. »
Et toujours cette question : comment fermer le Bastion Social ?
Pas de déclaration d’intention. La ministre n’a pu qu’évoquer deux pistes pour limiter l’expansion du Bastion Social et des autres groupuscules d’extrême droite :
- une fermeture administrative des locaux en cas de non respect de la réglementation en matière d’établissement recevant du public
- ou une dissolution par décret du Président de la République en conseil des ministres, une mesure fortement encadrée.
Rien de nouveau sous le soleil. Mais la question a eu le mérite de s’inviter à l’Assemblée Nationale.
Bastion social à Lyon : des voies légales pour fermer un local d’extrême droite

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…