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Extrême droite : après le PCF, le local de la CNT attaqué à la Croix-Rousse

Dans la nuit du 30 au 31 mars, le local de l’Union départementale CNT a été attaqué. En un mois et demi, c’est le second local politique des Pentes de la Croix-Rousse à subir ce type de descente musclée. Une nouvelle fois, l’extrême droite radicale est mise en accusation.

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La grille arrachée et la vitre cassée du local de la CNT, sur les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon ©DR

Dans la nuit du 16 au 17 février, le siège de la section du Parti communiste de la Croix-Rousse a été la cible de dégradations. Pour les responsables du PCF, il ne fait aucun doute, cette cinquième attaque est le fait de militants de l’extrême droite.

Selon différents témoins, une dizaine d’individus se sont attaqués au local du 1 rue Imbert-Colomès, en pleine nuit. Plusieurs vitres ont été brisées. Aux alentours, aucune autre vitrine n’a subi de dégradations.

Un mois et demi après, dans la nuit du 30 au 31 mars, même scénario concernant le local des anarcho-sy ndicalistes de la CNT, 44 rue Burdeau.Selon différents témoignages, vers 2h30 du matin une dizaine de personnes ont attaqué le pas-de-porte.

Des voisins réveillés par des coups de pied dans le rideau de fer ont alerté la police qui  est arrivée sur les lieux vers 3h.A côté du rideau, la grille d’une vitre a été arrachée et, derrière, la vitre a été brisée.
Un drapeau et une banderole ont été volés.

La grille arrachée et la vitre cassée du local de la CNT, sur les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon ©DR
La grille arrachée et la vitre cassée du local de la CNT, sur les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon ©DR

Des militants du Bastion social accusés

Le dimanche 1er avril, une photo de la banderole volée a été postée sur la page Facebook d’ « Autour du lac », un groupe nationaliste savoyard associé au Bastion social, le mouvement d’extrême droite qui a implanté ses locaux dans plusieurs villes dont Chambéry et Lyon.

On retrouve la symbolique hooligan : la banderole a été retournée et la photo est légendée « vol de bâche », comme s’il s’agissait d’une bâche de supporters de foot. Rien d’étonnant quand on connaît les liens entre le GUD devenu Bastion social et le milieu hooligan (lire notre article sur le sujet).

Pour Mickaël Goyot, de la CNT, cela signe la revendication de l’attaque du local de la rue Burdeau.

« Pour nous, ce sont les militants du Bastion social qui sont les auteurs de l’attaque. »

La banderole volée photographiée place Colbert, à quelques centaines de mètres du local de la CNT. Capture d'écran du Facebook "Autour du lac".
La banderole volée photographiée place Colbert, à quelques centaines de mètres du local de la CNT. Capture d’écran du Facebook « Autour du lac ».

Le syndicaliste évoque également les nombreux pochoirs des identitaires qui fleurissent ces deux derniers mois sur les Pentes :

« Ils veulent marquer le territoire et signifier « on est chez nous » dans le Vieux Lyon comme à la Croix-Rousse, là où il y a de nombreux locaux de forces motrices dans la lutte pour demander la fermeture du Bastion social. »

Rassemblement de soutien

Depuis samedi, les messages de soutien se multiplient en provenance des organisations de gauche et d’extrême gauche.

Car cette visite nocturne musclée intervient dans un double contexte. En un an et demi, c’est le quatrième local très marqué politiquement à subir une attaque sur les Pentes de la Croix-Rousse.
Il y a eu tout d’abord la librairie « La Plume noire », siège de la Coordination des Groupes anarchistes (CGA), puis Radio Canut, le local du PCF et enfin la CNT.

Par ailleurs, ces organisations syndicales ou politiques font partie d’un large collectif qui se mobilise depuis deux mois pour demander la fermeture du local du Bastion social, nommé le « Pavillon noir ». Depuis mi janvier, une manifestation et deux rassemblements ont été organisés.

Dans un communiqué de presse, la CNT appelle, ce mercredi à 18h, à un nouveau rassemblement devant leur local pour montrer que cette « intimidation de la part de ces
groupuscules ne freinera pas la mobilisation de la CNT et d’autres organisations afin d’obtenir la fermeture du local quai pierre Scize ».


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Photo : MD/Rue89Lyon

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