Elles ont été reprises un peu partout dans la presse. Mais si elles font parler de lui, elles troublent encore un peu plus la recherche de l’homme politique derrière la tête de gondole.
Si vous ne les avez pas encore lues, évacuons immédiatement les feux de Bengale lâchés par Bruno Bonnell. Interrogé sur sa présence fantomatique à Villeurbanne et sa permanence parlementaire où il ne souhaite pas recevoir du public, le député répond :
« Je ne suis pas là pour faire l’assistante sociale. Pour les places en crèche ou les logements, allez voir ailleurs ! »
Et que pense-t-il de ce qui se dit de lui dans sa circo à ce sujet ou sur sa présence tout aussi énigmatique à l’Assemblée Nationale ?
« Ce qui se dit en circo, j’en ai rien à foutre. »
Bruno Bonnell plante sa tente dans Google Actualités
Voilà, c’est pas fin et ça tâche. Il n’en est pas à son premier galop d’essai en matière de référencement sur Google Actualités. À peine élu, il avait déclaré en juillet dernier qu’être député lui apparaissait beaucoup « complexe et fatigant que d’être chef d’entreprise ». Le président de l’EM Lyon maîtrise bien la viralité. La preuve, ça marche encore.
Dans ce portrait, le député ancien champion de la robotique et du jeu vidéo, cultive son franc parler et ses punchlines. Avec parfois un détachement qui confine au cynisme. Et par moments aussi jaillissent de vrais morceaux de franchise. Comme quand il affirme n’avoir :
« jamais autant travaillé de [sa] vie. Si on veut savoir sur quoi on vote, il faut bosser. Ce qui lie le groupe La République en marche, c’est Macron. Comme on n’a aucune base idéologique, on n’a pas de repères. Je fais mon éducation politique. »
Ou encore quand il raconte ses voyages en terre inconnue, semblant toujours chercher le bashing :
« Je vais dans des endroits où je n’étais jamais allé de ma vie, à Pôle emploi, dans des centres sociaux, en prison. J’ai découvert la fracture sociale. Quand je retournerai à la vie civile, mon job de patron aura changé. »
On ne me voit pas ? Mais où est le problème ?
Bruno Bonnell ne semble jamais voir où est le problème. Il balaye tout d’un revers de main très tranquillement et très facilement même les accusations d’absence de contrat de travail d’un ancien collaborateur. Quitte à se muer parfois en coach de vie et les mantra psychologisants en bandoulière qui vont avec.
On ne le voit pas à l’Assemblée Nationale, ni en commission ? On ne la jamais entendu poser une question ou même présenter un amendement ? Dans les classements, « on se souvient toujours du premier et du dernier ».
Pourquoi pas, après tout. Ce parler cash fait maintenant partie du personnage passé de la robotique au politique. En revanche, s’il aide aux reprises dans les médias il ne dit pas grand chose de l’épaisseur politique du grand gaillard. C’est ce qui laisse sûrement le plus perplexe.
Où est la disruption politique de Bruno Bonnell ?
On ne comprend plus très bien alors ce qui porte son action ni ce qu’elle représente. En dehors, bien entendu, d’une réelle adhésion à la personne et à l’ambition d’Emmanuel Macron. Mais en l’absence de réelles explications sur son action, quasi inexistante selon les statistiques, on ne voit plus bien ce qui le porte. Même pas une carrière politique personnelle puisqu’il assure qu’il ne se représentera pas à la députation ni ne touchera à la mairie de Villeurbanne.
Ses faits les plus notables au service d’un gouvernement, il les a pour l’heure réalisés au profit de ceux de François Hollande. À travers deux missions confiées par Nicole Bricq et Arnaud Montebourg, respectivement ministres du commerce extérieur et de l’économie.
Sans réelle présence sur le terrain ni engagement de sa part sur des mesures phare du président Macron, on ne voit plus très bien ce qu’incarne dans ce « renouvellement politique » le champion des nouvelles technologies et représentant de la société civile. Il reste pour l’heure le tombeur de Najat Vallaud-Belkacem.
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