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Retrait des poulets brûlés au MAC de Lyon ou l’aberrante autocensure d’Adel Abdessemed

« Mon art est un art de la responsabilité »

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Retrait des poulets brûlés au MAC de Lyon ou l’aberrante autocensure d’Adel Abdessemed

Le communiqué, sans appel, est tombé ce mercredi, annonçant le retrait de l’oeuvre intitulée « Printemps » et qui était visible au Musée d’art contemporain de Lyon depuis le 8 mars dernier. Dans une vidéo, l’artiste Adel Abdessemed met en scène des poulets accrochés à un mur par les pattes, en train de brûler vifs.

Les images et les sons ont choqué ; sur la toile, des personnes revendiquant leur empathie pour les animaux se sont insurgées. Un tweet produit au lendemain du vernissage de l’expo a été relayé à 23 000 reprises.

Image tirée de la vidéo d'Adel Abdessemed.
Image tirée de la vidéo d’Adel Abdessemed, exposée au MAC (enfin plus depuis ce 14 mars).

Le MAC a eu beau expliquer après cela que :

« La vidéo a été réalisée au Maroc avec une équipe de techniciens créateurs d’effets spéciaux pour le cinéma, qui utilisent couramment ce produit pour créer des effets de flammes et d’incendie qui sont sans danger. Adel Abdessemed l’a d’ailleurs auparavant utilisé sur lui-même pour son œuvre Je suis innocent qui le montre en flammes [voir image ci-après, ndlr]. »

il a pris la décision ce lundi, en concertation avec l’artiste, de retirer l’oeuvre de l’exposition « L’Antidote », qui montre une quarantaine d’œuvres d’Adel Abdessemed.

Le musée a une fois encore insisté sur l’innocuité du gel inflammable utilisé pour réaliser l’œuvre. Un trucage.

« [Il s’agit d’] une allégorie de toutes les violences. Notamment celles qui sont infligées aux animaux, ce qu’il ne cesse de dénoncer dans de nombreuses œuvres et dans ses interviews. »

 

Le MAC parle lui-même d’un « procès parfaitement injuste » fait à l’encontre de l’artiste et, malgré tout, a choisi de céder à une pression dont on pouvait imaginer qu’elle finisse par dégonfler au regard des explications et du propos tenu par l’artiste.

Ce dernier a abondé dans le sens de la reculade ; le MAC écrit :

« L’artiste espère ainsi que l’art redevienne l’objet de l’exposition et que l’indignité du traitement animal soit appliquée non pas à l’art qui la dénonce en la montrant par des moyens artificiels, mais bien à ses véritables acteurs, ceux qu’a montrés Marina Carrère d’Encausse le 28 février dernier sur France 5 dans « Faut-il arrêter de manger les animaux ? ». »

Dans ce très bon zoom sur l’expo et sur l’artiste franco-algérien âgé de 47 ans, publié dans le Petit Bulletin, on entend Adel Abdessemed dire :

« Mon art est un art de la responsabilité. »

Le journaliste pointe très justement dans son article que :

« Adel Abdessemed engendre des œuvres cathartiques qui sont autant d’exutoires à ses révoltes intimes. Il montre une vérité nue, bien que pénible à regarder, elle semble nécessaire dès lors que ses expositions connaissent toutes de grands succès. Un succès que l’on pourrait expliquer par notre besoin de voyeurisme dont l’immédiateté est une sangsue. Mais, au-delà de cette appétence, l’effet purificatoire semble être collectif puisque les révoltes humanistes de l’artiste sont aussi les nôtres. »

CQFD.


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