Le PS reste encore comme sonné, essoré au local comme au national par le rouleau compresseur de La République en Marche -dans les scrutins comme dans les forces militantes.
Les élections internes au parti socialiste vont malgré tout avoir lieu -ce jeudi 15 mars- pour désigner un représentant national et la prédiction l’appelle Olivier Faure, président des députés PS (groupe Nouvelle Gauche) à l’Assemblée nationale (élue en Seine-et-Marne), soutenu par Martine Aubry entre autres voix encore audibles.
Ce député d’origine iséroise pressenti comme le futur leader soutient la candidature de Yann Crombecque pour prendre la tête de la fédération du Rhône ; il se pourrait alors que le conseiller municipal de Villeurbanne prenne le rôle qu’on souhaite lui attribuer.
D’autres candidats locaux se sont déclarés publiquement :
- Philippe Prieto, porteur des positions de Stéphane Le Foll
- Jules Joassard pour celles de Luc Carvounas
On sait qu’Adrien Drioli est mandataire d’Emmanuel Maurel mais pas encore s’il veut bien être candidat pour la fédé du Rhône. Le vote des militants du Rhône aura lieu le 29 mars (avec un éventuel second tour le 30 mars).
Pour le PS du Rhône, Villeurbanne en planche de salut
Rien d’étonnant à ce que ce soit sur le territoire de Villeurbanne que l’on trouve un socialiste opérationnel pour jouer un rôle dans le parti. Dans cette ville (qui est aussi une circonscription), le maire Jean-Paul Bret a de longue date mis un point d’honneur à proclamer son indépendance vis-à-vis de la puissante voisine, Lyon, et donc de Gérard Collomb.
On y trouve aussi un socle encore assez fourni de militants.
Pour autant, la claque générale infligée en 2017 par la République en marche n’a pas épargné ce territoire désigné comme fief du PS, Bruno Bonnell emportant les élections législatives face à Najat Vallaud-Belkacem au terme d’une campagne mémorable.
De cette bataille est née une guéguerounette qui prend des formes classiques de « pousse-toi que je m’y mette » dès que l’occasion se présente. Yann Crombecque s’en est d’ailleurs fait l’écho récemment (voir le tweet ci-après) :
Hier les militants de @BrunoBonnellOff ont cru drôle d’afficher cela sur la porte de notre groupe. Avant de vouloir prendre notre place, ils oublient qu’il faudra avant convaincre les électeurs. Vouloir ne suffit pas, il faut aussi travailler efficacement pour les Villeurbannais. pic.twitter.com/JL4cLC51CB
— yann crombecque (@ycrombecque) 1 mars 2018
Qui au PS pour 2020 à Lyon ?
Sylvie Guillaume, députée européenne (depuis 2009) et vice-présidente du Parlement européen depuis 2014, a été fortement invitée à se présenter. Elle assure actuellement la gestion intérimaire de la fédé dans un triumvirat composé d’Annie Guillemot et Gilbert-Luc Devinaz.
« Sûrement pas », nous a dit à l’évocation de cette hypothèse celle qui a déjà tenu le rôle de première fédérale du Rhône de 1993 à 2003.
« C’est très gentil de penser à moi, mais j’ai fait ce que j’avais faire en mon temps. On ne peut pas être et avoir été, poursuit Sylvie Guillaume. Et puis je n’ai pas le don d’ubiquité. Pour autant, je pense vraiment que la marque PS a un avenir. Après la saignée subie avec En Marche, elle garde une légitimité et une vivacité. Elle est fiable. Je ne serai pas la fossoyeuse de ce parti, mais plutôt la sage-femme, aux côtés d’autres, pour que naissent de nouvelles idées. »
Certains auraient bien vu Sylvie Guillaume piloter la machine locale du PS jusqu’en… 2020, date des élections municipales. Echéance pour laquelle, là aussi, certains semblent avoir plus de projets pour la députée européenne qu’elle n’en nourrit personnellement.
Si Yann Crombecque devient premier fédéral, la question du futur candidat socialiste pour la mairie de Lyon reste totalement ouverte. Et là encore, il n’y a pas foule pour « y aller ».
Avant celle du premier fédéral dans le Rhône, l’élection du premier secrétaire du PS, au niveau national, a donc lieu ce jeudi 15 mars et oppose quatre candidats : l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll (58 ans), le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée Olivier Faure (49 ans), le député du Val-de-Marne Luc Carvounas (46 ans) et l’eurodéputé Emmanuel Maurel (44 ans).
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