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Dans l’arrière-cuisine des mères lyonnaises, tout un roman

« Mangées, une histoire des mères lyonnaises » : Catherine Simon s’est plongée dans les entrailles de la cuisine locale pour en tirer un fort bien documenté roman rendant hommage à celles qui ont façonné tout un pan de notre gastronomie et de notre histoire.

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Eugénie Brazier, parangon de la mère lyonnaise. DR

Catherine Simon, journaliste et romancière, travaille depuis 2005 sur l'histoire des mères lyonnaises. DR
Catherine Simon, journaliste et romancière, travaille depuis 2005 sur l’histoire des mères lyonnaises. DR

Un récit qui s’aventure derrière la légende des mères lyonnaises tout autant qu’un roman qui explore l’envers du décor d’un reportage journalistique : Catherine Simon, sans surprise lyonnaise et journaliste, publie Mangées, une histoire des mères lyonnaises aux éditions Sabine Wespieser.

Où l’on suit les pas d’un reporter à l’ancienne, Étienne Augoyard, pétri de connaissances et de références mais légèrement décalé dans l’époque, côtoyant une jeune photographe du journal local, Monica Jaget, pas toujours sur le même tempo que son aîné même si leur chemin se doit de tracer le même sillon : la réalisation d’une série de portraits de ces mères lyonnaises qui ont bâti les fondations de la renommée gastronomique de la ville.

Patronnes émancipées

C’est un siècle d’histoire qui se déroule sous nos yeux, contant ces patronnes émancipées, toutes échappées de milieux très modestes et accessoirement non lyonnaises à l’origine, pour se façonner un présent plus enviable à la force de leur caractère, parfois au bénéfice de quelques arrangements avec la morale, en particulier sous l’Occupation – Eugénie Brazier servait l’occupant nazi, mais aussi le Résistant, lit-on.

Des pionnières qui ont appris leur métier dans les maisons bourgeoises avant d’ouvrir leurs échoppes aujourd’hui célébrées.

C’est passionnant toujours, palpitant parfois comme un roman noir (l’autrice a publié à la Série Noire, aussi) car nourri des nombreuses interviews réalisées par Catherine Simon, avec certaines mères elles-mêmes (presque toutes sont décédées aujourd’hui), avec d’anciens clients ou des proches, voire de visites aux Archives.

Eugénie Brazier, parangon de la mère lyonnaise. DR
Eugénie Brazier, parangon de la mère lyonnaise. DR

Une mine d’informations sur Marie-Thé Mora, sur Léa Bidaut, sur Paule Castaing ! On reste moins convaincu par certains aspects de l’arrière-cuisine journalistique, moins intéressante, symbolisée par les passages façon « prises de notes » d’Étienne Augoyard qui hâchent un récit par ailleurs plaisant.

L’ouvrage reste assurément à glisser dans vos listes de prochaines lectures. Catherine Simon fait par ailleurs un stop chez Passages : réservez votre rond de serviette.

Catherine Simon, Mangées (éd. Sabine Wespieser)
À la librairie Passages le jeudi 22 février à 19h

PAR SEBASTIEN BROQUET SUR PETIT-BULLETIN.FR


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