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Vacances au ski « trop chères », ou comment se débrouillent les MJC en hiver

Tâter de la poudreuse, respirer l’air pur des hautes montagnes, c’est l’esprit des vacances d’hiver. Des petits plaisirs de saison qui ne sont pas à la portée de tous. On le sait, les vacances à la neige coûtent chères et marquent une profonde inégalité.

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Vacances au ski « trop chères », ou comment se débrouillent les MJC en hiver

C’est suite à un article de Slate (publié le 16 février dernier), que l’on s’est interrogé sur cette question des vacances d’hiver, au ski. La journaliste se moque ici de cette période de vacances scolaires, située en plein hiver, destinée à satisfaire les professionnels des sports d’hiver et une clientèle plutôt aisée, en capacité d’y accéder.

L’une des alternatives pour les familles est de se tourner vers les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC), les centres sociaux, d’une part pour faire garder leurs enfants et d’autre part, éventuellement, pour leur faire dévaler les pistes pour pas (trop) cher.

Nous avons contacté diverses MJC lyonnaises. Certaines proposaient cette fameuse sortie dans leur programme hivernal alors que d’autres non. Pourquoi cette différence de programme ?

« Trois jours à 150 euros par enfant, tout compris »

L’une des premières questions à se poser lorsqu’on part au ski, c’est combien cela va-t-il coûter ? La question est aussi la même pour les MJC.

Des vacances au ski pour des particuliers coûteraient environ 900€ en période de vacances scolaires, contre environ 720€ hors calendrier scolaire. Des sommes qui font tout de suite réfléchir. Les MJC doivent se préparer au mieux pour pouvoir proposer un tel séjour à ses jeunes pousses.

La MJC Laennec-Mermoz a proposé un séjour de trois jours au ski cette année, à un prix défiant toute concurrence. La responsable du « secteur jeune » de la MJC Laennec-Mermoz explique :

« En tant que quartier politique de la ville, nous recevons des subventions de l’Etat que nous reversons sur certaines activités. Pour vous donner un ordre de prix, pour trois jours de ski cela a couté 150 euros à chaque enfant. Tout était compris, le forfait, le logement, le matériel de ski, les repas et le transport ».

D’autres MJC fonctionnent plutôt avec un barème indexé au quotient familial. A Laennec-Mermoz, les subventions nécessaires à ce tarif fixe et très réduit ne sont toutefois pas pérennes.

« C’est à nous de gérer au mieux l’enveloppe. Il ne faut pas oublier que ces subventions sont versées à l’année et qu’elles sont globales, c’est-à-dire qu’elles comprennent également les salaires des animateurs et des personnels. Il y a en revanche des subventions qui sont réservées à certains projets en particulier, nous en faisons la demande et ce que nous recevons est exclusivement versé pour la réalisation du projet.

De ce fait, si l’année prochaine nous perdons quelques subventions, il n’est pas sûr que nous puissions réaliser une nouvelle sortie au ski. Il faudra faire des choix ».

« Seuls 8 % des Français partent au ski »

« Il n’y en aura pas pour tout le monde ». La formule qui a récemment pris son sens pour un pot de pâte à tartiner est valable pour la sortie de ski avec certaines MJC. Pouvoir bénéficier de tarifs réduits, c’est bien, mais avoir sa place dans la liste des participants, c’est mieux.

Les MJC sont contraintes à un nombre limité d’enfants à envoyer à la neige (généralement une quinzaine), afin de respecter les règles de taux d’encadrement par les moniteurs.

Dans certains quartiers, on a carrément abandonné l’idée des sorties de ski.

Pour la MJC de Vaulx-en-Velin, le nombre de participants pour des séjours au ski a peu a peu diminué au fil des années. Un des responsables nous raconte sommairement :

« Il y a eu une époque où l’on a eu l’habitude de proposer aux jeunes quelques jours à la neige. Mais maintenant il n’y a plus de demande. Du coup, cette année il n’y a pas eu de séjour au ski. Pour les jeunes qui veulent vraiment y aller, ils y vont avec des organisations autonomes. Ou avec leurs parents, s’ils le peuvent ».

Selon les derniers chiffres de l’Observatoire des inégalités, le sport d’hiver est une pratique de privilégiés :

« 40 % des cadres partent en vacances l’hiver au moins une fois tous les deux ans, contre 9 % des ouvriers. Seuls 8 % des Français partent au ski au moins un an sur deux. »

 


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