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Le budget 2018 de la Métropole de Lyon à la sauce Macron

Les élus de la Métropole de Lyon votaient ce lundi le premier budget de l’ère Macron avec, aux manettes de la collectivité, David Kimelfeld, premier supporter du président de la République.

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siège de la Métropole de Lyon, rue du Lac (Lyon 3ème). © Guillaume Bernard/Rue89Lyon

Emmanuel Macron a un objectif : faire participer les collectivités locales à « l’effort de réduction du déficit public ». Il a chiffré ce petit geste à 13 milliards d’économies sur cinq ans. Et le président de la République a un plan exposé en septembre pour faire passer la pilule.

Le gouvernement annonçait, en même temps, le maintien de la dotation globale de fonctionnement et la mise en place d’un système de bonus-malus pour encourager les collectivités à faire des économies.

Concrètement, les 300 plus grandes collectivités du pays, dont la Métropole de Lyon, devront notamment limiter à 1,2% l’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement. Ce taux pouvant être légèrement modulé selon différents critères de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022.

Le budget du « premier supporter » d’Emmanuel Macron

Pour son premier budget, David Kimelfeld, le successeur de Gérard Collomb, n’a dit que le plus grand bien de cette décision. Celui qui se targue d’être à la tête de « la première collectivité à supporter la politique d’Emmanuel Macron » a conclu en ces termes le débat sur le budget 2018 :

« La méthode gouvernementale a changé. C’est plus de responsabilisation des collectivités dans le cadre d’une vision pluriannuelle. Ce qui n’était pas le cas dans le passé ».

Pour le président de la Métropole de Lyon, il ne fait aucun doute que « sa » collectivité pourra limiter à 1,2% les dépenses de fonctionnement.

« On bénéficie d’une dynamique fiscale importante car il y a plus de ménages et plus d’entreprises qui s’installent dans la Métropole. (…) Consolider notre attractivité permet d’assurer nos politiques publiques et notre modèle social et écologique dans le respect des règles fixées par l’Etat. »

Les dépenses de fonctionnement passent donc à 2,3 milliards d’euros soit une augmentation de 1,2% par rapport à 2017.

L’investissement, quant à lui, s’élèvera à 650 millions d’euros.

Débarrassé des emprunts toxiques, David Kimelfeld s’est également félicité d’une « dette saine et sans risque ».

« Miroir aux alouettes » du contrat macronien

La nouvelle réglementation voulue par Emmanuel Macron a suscité quelques prises de position qui ont montré toutes les limites d’un budget primitif.

C’est un Jean-Paul Bret en meilleure forme qui a battu en brèche cette nouvelle contractualisation entre l’Etat et les collectivités.

Le maire de Villeurbanne, au nom de son groupe, « La Métropole Autrement » (c’est à dire les élus socialistes villeurbannais) a qualifié de « miroir aux alouettes » ce processus. Parce qu’il ne croit pas en la capacité de la Métropole de respecter cette limite de 1,2% :

« Le respect de cet objectif, qui ne sera véritablement analysé et mesuré qu’au moment du compte administratif, est une véritable gageure », a-t-il expliqué dans son intervention.

Jean-Paul Bret a rappelé des chiffres qui montrent toute la difficulté de maîtriser des dépenses de fonctionnement, alors que les collectivités locales sont concernées par l’augmentation des dépenses sociales et de personnel.

« Aucune année [pour le Grand Lyon devenu Métropole, ndlr], sur les six derniers exercices, n’a vu se réaliser un tel objectif de 1,2%. Il a été au plus fort à 2,9% en 2012, au plus faible à 1,8% en 2016. Elles ont enregistré une hausse de 6% au compte administratif 2016 par rapport à 2015 ».

La conseillère métropolitaine devenue députée LREM (mais toujours présidente du groupe socialiste à la Métropole), Anne Brugnera, a, au contraire, une vision toute rose de cette nouvelle réglementation.

Dans son intervention, elle a salué « la transparence, le dialogue et la visibilité » apportés par cette contractualisation entre l’Etat et les collectivités.

Deux socialistes, deux visions. Mais un même choix. Les Villeurbannais comme les autres ont voté le budget.

Les élus Républicains ont voté contre. Les élus Gram menés par la maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, et les communistes se sont abstenus.

Sans surprise, pour son premier budget, David Kimelfeld a donc réuni les mêmes voix que Gérard Collomb, en prolongeant la même politique.

Seule différence, le nouveau patron de la Métropole a reçu tous les présidents de groupes, même ceux de l’opposition. « Un changement dans la gouvernance », a noté l’UDI Christophe Geourjon.


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