SUR LE BLOG DE TONIO LIBERO
Les aventures du Progrès à la découverte du web, la suite. Digital First, le projet qui va concerner tous les titres de PQR du groupe Ebra, est en cours d’élaboration en interne, pour une présentation annoncée en janvier 2018.
Pour entamer ce (nouveau) virage du web au sein du groupe Ebra, la direction a fait appel à Bearing Point, cabinet hollandais qui a déjà accompagné la réorganisation de quelques titres par le passé. Mi-novembre au siège lyonnais du Progrès, donc, Bearing Point a dispensé à la rédaction un bilan d’étape et de premières préconisations des contenus pour générer du clic, et donc de la pub.
Réussite totale : avec des titres de slide comme « Optimiser le traitement éditorial complémentaire des thématiques traditionnelles et développer les verticales annonceurs à part entière » (sic), les réactions syndicales ne se sont pas faites attendre, qualifiant cette intervention d’ « approche commerciale de l’information ».
Ajoutons-y une polémique sur « une vision rétrograde de l’image de la femme dans la société », la cible de lectrice femme (pardon, « cliente ») étant rattachée dans les panels présentés à une catégorie fourre-tout et peu valorisante avec les inactifs, les gens peu intéressés par l’actu pure ou les amateurs d’infos pratiques. Bilan global de cette intervention : un tollé unanime des syndicats.
La controverse en interne fut intense, amenant même la direction à désapprouver officiellement le travail de son prestataire.
Certains syndicats avaient proposé une forme de réflexion plus collective en souhaitant donner la parole aux journalistes, lors des réunions de service hebdomadaires qui rassemblent tout le monde. La rédaction en chef aurait décliné. Conclusion sans appel de l’un des syndicats : « la priorité n’est pas d’associer la base au projet ».

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