Samedi 16 décembre, vers 23h, durant l’émission “Berbères sans frontières”, deux fumigènes ont été jetés à l’intérieur des locaux par des individus qui ont pris la fuite. Par la suite, des menaces de morts ont été proférées au téléphone.
« Par deux fois ils nous ont appelé au téléphone avec une voix masquée, quand j’ai décroché une personne qui essayait de cacher sa voix m’a dit on va pas te tuer mais on va t’égorger. J’entendais plusieurs autres personnes autour de lui » a déclaré au site kabyle.com, Ali Belkadi, un des deux animateurs d’une émission vieille de 15 ans.
Dans un communiqué, Radio Canut a « condamné cette attaque » et « apporté son soutien indéfectible » à ses deux animateurs, Ali Belkadi et Dalil Makhloufi, bénévoles et militants comme tous les autres :
« Ce n’est pas la première fois que nos locaux sont visés cette année mais un nouveau palier dans la violence et l’intimidation semble avoir été franchi. Cette fois-ci, c’est une de nos émissions politiques, très écoutée par les militants kabyles dans le monde entier, qui promeut l’identité berbère et critique les pouvoirs en place et tous les fascismes qui a été directement visée. (…)
S’en prendre à une émission de Radio Canut, c’est attaquer la radio dans son ensemble, ses valeurs anti-autoritaires et ses combats politiques contre l’oppression des peuples et des minorités ».
Les deux attaques précédentes de Radio Canut
Ce n’est pas la première fois que les locaux de Radio Canut du 24 de la rue Sergent Blandan sont pris pour cible.
- Dans la nuit du 16 au 17 décembre, la vitre donnant sur la rue avait volé en éclats et des impacts avaient été retrouvés sur la porte d’entrée.
- Dans la nuit du 27 au 28 mars, la devanture avait été dégradée, avec plusieurs impacts sur la vitre.
En octobre 2016, la radio avait fait l’objet d’une perquisition dans le cadre d’une affaire pour « provocation au terrorisme » après une blague anti-policiers d’un animateur, lequel a été mis en examen.
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