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Que veut faire le Crédit Mutuel du Progrès et de ses autres journaux de PQR ?

Le Crédit Mutuel a décidé de se pencher sérieusement sur les cas des neuf journaux quotidiens qu’il détient via sa filiale Ebra. La chute des ventes que les titres connaissent à plus ou moins grande échelle selon les territoires et les pertes enregistrées par le groupe pourraient mener à des décisions radicales, dont une partie au moins a été présentée aux salariés du Progrès, un des quotidiens locaux concernés.

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Que veut faire le Crédit Mutuel du Progrès et de ses autres journaux de PQR ?

Le préambule a tout du plaidoyer justifiant le serrage de vis : le groupe Ebra imagine faire jusqu’à 72 M€ par an de pertes, en 2020, si rien n’est fait d’ici là pour redresser les comptes. Son nouveau président, Nicolas Théry, a décidé d’arrêter les frais et de parler… cash.

Pas d’entrefilet dans les propres pages des titres de PQR (presse quotidienne régionale) concernés, ni d’explications données aux lecteurs, mais quelques infos à piocher, notamment dans un billet de blog signé par un observateur de la vie médiatique lyonnaise.

Au programme de Nicolas Théry : du digital first, c’est à dire la priorité donnée à la version numérique du journal. Un plan de formation déjà engagé doit parvenir à former une rédaction unique, qui produirait du contenu aussi bien pour le print (version papier) que pour le site. Le maître-mot, en la matière, est donc la « mutualisation » des ressources. Un pôle digital commun à tous les titres du groupe, devrait concerner le service marketing et la régie publicitaire.

Des contenus communs – rédigés par le Bureau d’Information Générale [BIG] basé à Paris – existaient déjà, laissant parfois dubitatif sur la qualité proposée, selon le blogueur toniolibero.

Un vaste plan d’économies a aussi été annoncé, pour un montant de 110 M€ en trois ans. C’est l’objectif affiché.

Ce montant se décompose en une économie de 50 M€ (fermeture des centres d’impression de Moselle et d’Alsace, baisse de la pagination et de la masse salariale), et en 60M€ de recettes nouvelles via l’augmentation de 10 centimes des titres.

Des suppressions de poste sous forme de départs volontaires pourraient être lancées, l’option étant moins coûteuse que celle des licenciements, mais la question doit être encore discutée jusque début 2018.

Le groupe veut par ailleurs optimiser la marque Progrès en développant encore sa partie événementielle et espère développer ses recettes publicitaires avec davantage d’audience sur le web.

« Client » à la place de « lecteur »

Capture d’écran de la Une du Progrès.

Et concernant le coeur de la machine, c’est à dire le projet éditorial ?

« Certains syndicats de marquer leur inquiétude sur ce point, signalant que journalisme et marketing ne sont pas toujours compatibles (le jargon marketing a apparemment été abondamment utilisé), ou pointant l’utilisation du terme « client » en place du « lecteur » », écrit tioniolibero.

Nos confrères de Rue89Strasbourg ont aussi dédié un article à la présentation de ce plan, faite le même jour mais cette fois aux salariés des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) et de L’Alsace, deux autres titres du groupe Ebra.

Principale source d’économies envisagée ici, comme ailleurs : la fermeture de l’imprimerie de L’Alsace à Mulhouse. Les quelques 70 000 exemplaires de L’Alsace seraient tirés aux DNA à Strasbourg, dont le centre d’impression est en sous-régime.

L’ensemble des titres d’Ebra emploient plus de 4 000 personnes. Selon des infos émanant de la presse spécialisée dans les médias, plus de 1 500 postes pourraient être supprimés d’ici à 2020 dans le cadre de cette restructuration.


#Le Progrès

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