Mot pudique pour signifier que le Henri-Michel Comet est limogé de son poste, après sa gestion jugée catastrophique du dossier relatif au « tueur de Marseille ».
Gérard Collomb s’appuie sur un rapport de l’inspection générale de l’administration qui évoque un « ensemble de dysfonctionnements » au sein des services de la préfecture du Rhône, qui ont entraîné la remise en liberté de l’auteur de l’attaque de Marseille, qui a fait deux victimes, le 1er octobre dernier. Le jeune homme de 29 ans avait été interpellé deux jours plus tôt pour un vol, puis remis en liberté malgré sa situation irrégulière.
Remise en liberté de l’assaillant de Marseille : le préfet du Rhône remplacé, confirme Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement pic.twitter.com/ckZHypjpvA
— franceinfo (@franceinfo) 10 octobre 2017
Dans son communiqué, le ministère de l’Intérieur écrit :
« Ce rapport montre l’enchaînement des faits qui ont conduit à ne pas placer l’intéressé en centre de rétention alors qu’il était en situation irrégulière sur le territoire et alors qu’il venait d’être interpellé pour un vol. Au sein de la préfecture du Rhône, la mission n’a pas identifié de faute individuelle, mais a souligné un ensemble, je cite, de « dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement ».
Pas de faute individuelle, mais une sanction qui tombe malgré tout, et directement sur la tête du chef. Henri-Michel Comet avait pris ses fonctions à Lyon en mars 2017, il y a quelques mois seulement.
Son remplaçant sera désigné au cours du conseil des ministres de ce mercredi, il s’agit de Stéphane Bouillon, actuel préfet de la Région PACA (depuis août 2015).
Il a été directeur de cabinet de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur. Mais il a aussi à son actif quelques éléments notables : Stéphane Bouillon a prêté sa résidence privée de préfet à Emmanuel Macron, cet été, pour les vacances du président de la République. Il a par ailleurs été condamné en mai 2015 à 800 euros d’amende avec sursis, pour avoir laissé circuler un communiqué de presse qui désignait à tort un individu comme étant un terroriste.

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