Le tribunal administratif (TA) avait été saisi par deux associations pour juger de la légitimité ou non à installer ce symbole dans le hall de la collectivité.
Il a rendu sa décision ce vendredi et s’est même fendu, au regard de la médiatisation du dossier, d’un digest en forme de communiqué :
« Le tribunal considère qu’en l’espèce l’installation ne présentait pas un caractère culturel, artistique ou festif. Il souligne notamment que la fabrication de santons par des artisans locaux ne suffit pas à démontrer le caractère artistique et qu’aucune crèche n’a jamais été installée dans les locaux du siège lyonnais de la région Auvergne-Rhône-Alpes. »
Laurent Wauquiez, président d’Auvergne-Rhône-Alpes, a, à son tour, rédigé un petit mot envoyé à la presse. Et la réaction est pour le moins épidermique :
« La vision portée par ce jugement, c’est la négation de nos racines. Ce renoncement à nos traditions est contraire à l’idée française de la laïcité. »
Laurent Wauquiez et ses ennemis
Le tribunal administratif, ennemi de la nation ? Serpent dans le nid ? Ce n’est rien, encore, par rapport à ce qu’estime Laurent Wauquiez, car le TA serait aveugle dans un combat à mener :
« Ce jugement est coupé de la réalité de notre pays : ce ne sont pas les crèches de Noël qui portent atteinte aujourd’hui à la laïcité en France. »
À mots à peine couverts, Laurent Wauquiez a décidé de se positionner en croisé, défenseur de valeurs chrétiennes d’une part et françaises d’autre part, attaquées, selon son paradigme, par d’autres dogmes religieux mais aussi, n’en jetez plus, par la cécité et par la faiblesse (face à un danger dont on ne dit pas le nom) du système législatif.
L’installation de cette crèche de la nativité a donc été jugée illégale mais il y a bien longtemps qu’elle a évidemment disparu du hall de l’hôtel de région (situé à Confluence), n’étant plus de saison.
La cour administrative d’appel de Nantes a par ailleurs rendu elle aussi tranché mais dans un sens opposé, autorisant ce vendredi le département de Vendée à installer une crèche dans ses locaux. Cette crèche est, « depuis décembre 1990, installée chaque année, durant la période de Noël, dans le hall de l’hôtel du département de la Vendée, soit depuis plus de 20 ans à la date de la décision contestée », estiment les juges dans leur arrêt.
Le président de Région LR ne compte pas en rester là, promettant de faire appel de la décision du TA de Lyon, afin de faire de ces petits santons son combat, à coups de propos bien clivants. Quoi de mieux en pleine période de conquête de son parti ?
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