La Métropole de Lyon a décidé de faire place nette en évacuant les campements, squats et bidonvilles les plus visibles. En un mois, il s’agit de la troisième évacuation de squats.
- Le 25 août dernier, 150 demandeurs d’asile albanais ont été expulsés, dans le quartier Part-Dieu.
- Le 13 septembre, Le plus gros bidonville de l’agglomération lyonnaise a été évacué, démantelé et le terrain grillagé, à proximité du pont Raymond Poincaré, à Villeurbanne.
Ce mardi matin, la police nationale est intervenue vers 8 heures pour procéder à l’évacuation de ce troisième squat, visible de tous les automobilistes et cyclistes.
Selon le comptage des policiers, 13 personnes (9 adultes et 4 enfants) vivaient encore jusqu’à cette opération, sous l’autoroute A7, coincées au bout du quai Perrache.
De source policière, nous savons que le tribunal de grande instance a autorisé cette expulsion le 18 septembre, saisi par la Métropole de Lyon (le propriétaire du terrain). La police était déjà intervenue mercredi dernier pour prévenir les familles de l’imminence de l’expulsion.
Une famille avait alors décidé d’anticiper l’expulsion, les autres sont restées.
La rapidité de l’expulsion n’a « rien à voir » avec la tenue ce mardi après-midi même du forum franco-chinois au Musée des Confluence voisin, affirme le responsable de l’opération de police :
« C’est un délai classique en matière d’expulsion ».
Mercredi après-midi, dans le cadre du 34ème sommet franco-italien, c’est le président de la République, Emmanuel Macron, qui pourrait accueillir, dans ce même musée, le président du conseil italien. Et visiter l’expo « Lumière ! L’invention du cinéma », selon Lyon Mag.
« Allez à la Part-Dieu »
Ce sont trois familles de migrants – albanaises, bulgares et roumaines – arrivées depuis six mois sous cet autopont, qui se retrouvent sur le trottoir de la Confluence.
Elles n’ont pas été relogées par la préfecture et n’ont pu qu’entasser leurs affaires sur des caddies de supermarché.
En milieu de matinée, la police est repassée leur dire de partir rapidement en leur indiquant d’« aller à la Part-Dieu ».
Le service nettoyage de la Métropole de Lyon a pris le relais de la police en mettant à la benne les canapés, meubles ou chaises que ces familles avaient installées sur le béton, formant les pièces d’une maison de fortune à ciel ouvert.

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