Laurent Wauquiez engrangeait en toute légalité des droits à la retraite pour deux mois seulement passés comme haut fonctionnaire au Conseil d’État, en 2004. En détachement de son poste depuis cette date, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes continuait d’acquérir des droits, tout en cotisant au régime des élus.
Un gros avantage statutaire mais qui devenait difficilement défendable pour celui qui n’a à la bouche que les mots « mérite », « travail » et, même, « lutte contre l’assistanat ».
Estimant dans un premier temps que la révélation de sa situation administrative dans la presse locale n’était qu’une « manoeuvre » politique opportune, en pleine campagne pour la présidence du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez a voulu rendre coup pour coup.
Critiqué de toutes parts, il a d’abord annoncé vouloir déposer une plainte contre le député Olivier Faure. Ce dernier, président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, avait ironisé sur son compte Twitter en écrivant:
« Wauquiez perpétue la tradition des emplois fictifs. #faitescequejedispascequejefais ».
Une plainte qui, si elle avait été déposée, n’aurait pas reposé sur grand chose. La riposte de Laurent Wauquiez n’a pas éteint le feu des critiques. Valérie Pécresse y est allée de sa remarque acide :
« Les Français ne supportent plus ça ».
Pas de répit pour celui qui a choisi de faire de la « valeur travail » une base line, et de l’ « assistanat » un fléau à combattre. Plus de possibilité de s’exprimer sur son concept de retour d’une « vraie droite », avec le bruit qu’avait pris son affaire de retraite légale mais relativement méritée.
Laurent Wauquiez a donc choisi ce mercredi matin les antennes de BFM TV pour calmer le jeu. Son tweet ci-après.
Aujourd’hui,je me mets en disponibilité de la fonction publique. Je ne cotiserai plus au régime de retraite.Je veux que ma parole soit libre
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) September 20, 2017
« Il comprend que cela puisse être mal perçu aujourd’hui. Cela a été une erreur », nous indique-t-on ce mercredi matin dans son entourage.
Laurent Wauquiez va donc formuler auprès de son corps de rattachement une demande de mise en disponibilité qui mettra fin à l’accès aux droits à la retraite. Un mea culpa, après 13 années de droits acquis sans plus de bruit.
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