Après l’expulsion des demandeurs d’asile albanais le 25 août dans le quartier Part-Dieu, c’est au tour des Roms de Roumanie de connaître la politique de la Métropole de Lyon.
Les premières familles s’étaient installées depuis un an environ, en contre bas du pont Raymond Poincaré, non loin du Transbordeur.
Ce bidonville a grossi à la suite de l’incendie en mai dernier ce ce qui était, jusque là, le plus important bidonville de l’agglomération lyonnaise, au niveau de l’échangeur de Croix-Luizet, en direction de Genève.
Saisi par la Métropole de Lyon (le le propriétaire du terrain), le tribunal de grande instance avait autorisé l’expulsion le 15 mai dernier.
Dans un communiqué délivré à la mi-journée, la préfecture du Rhône annonce avoir dénombré « 145 personnes de nationalité roumaine présentes sur les lieux, dont 93 adultes et 52 mineurs ».
Selon les associations, il y avait au moins 200 personnes jusqu’à ces derniers jours.
Comme d’habitude, aucun relogement global n’a été envisagé.
Seules les « personnes vulnérables » au sens de la préfecture du Rhône ont été mises à l’abri dans « des structures d’hébergement d’urgence » – les familles avec enfants de moins de 3 ans et les personnes jugées très malades. Cela représente neuf familles (17 adultes et 22 enfants).
Henri Branciard, de l’association CLASSES (en charge de la scolarisation des enfants des squats), dénonce une fois de plus « une expulsion sans relogement » et insiste sur la « scolarisation empêchée » :
« On avait accompagné 25 enfants pour leur rentrée à l’école et au collège. Cette expulsion coupe tout ».
Dans une tribune publiée sur Rue89Lyon, le délégué régional de Médecins du Monde, Jean Fayat, soutenait que la même « logique d’invisibilisation » est à l’œuvre, à Calais comme à Lyon. Mais dans une moindre proportion.

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