La nouvelle a réjoui plus d’un opposant. La ligne ferroviaire du Lyon-Turin fera bien partie des projets de construction pour lesquels une « pause » est prévue, a confirmé hier la ministre en charge des Transport, Elisabeth Borne, interrogée à l’Assemblée Nationale et dans un entretien au site Reporterre.
La ministre déléguée n’a cependant pas manqué de rappeler le caractère particulier que revêt ce TGV entre la France et l’Italie, évalué à quelque 26 milliards d’euros par la Cour des Comptes :
« [Le projet] a été financé à 40% par l’Union Européenne, mais aussi à 35% par l’Italie, et qui fait partie des réseaux trans-européens, donc c’est aussi une question et un aspect qu’on devra prendre en compte dans les décisions qu’on devra prendre sur ce projet. »
Le 6 juillet, lors du lancement de son « Plan Climat », le ministre de l’Ecologie et de la Transition énergétique, Nicolas Hulot, avait déjà annoncé :
« Compte tenu de la réalité économique et financière et des priorités que nous avons décliné, on fait une pause et on va regarder [les grands projets] au cas par cas. »
Mais cette déclaration ne précisait pas encore quelles infrastructures étaient concernées par cette interruption.
« Ne plus faire de promesses pas financées »
La durée comme le contenu de cette « pause » restent toutefois très flous.
Dans l’entretien à Reporterre, la ministre en charge des Transports a précisé :
« On ré-examine les dépenses et les ressources pour ne plus faire de promesses pas financées, et avoir des ressources cohérentes avec les promesses qu’on a faites. »
Néanmoins, questionnée ce jeudi matin par une auditrice sur France Inter quant à la suspension des appels d’offre de la société Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), Elisabeth Borne a préféré éluder, répétant ce qui avait déjà été dit la veille devant l’Assemblée Nationale.
Cette « pause » annoncée par la nouvelle ministre des transports intervient après une série de déclarations de politiques pro-Lyon-Turin exprimant de lourdes réserves.

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