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Présidentielle 2017 : Murielle est « prête à tout pour contrer le FN »

Murielle dit s’être, depuis sa jeunesse, toujours reconnue dans les valeurs de gauche. Ces valeurs, elle les défend depuis de nombreuses années notamment par un fort engagement politique et syndical. Aujourd’hui, face à la montée du Front National, elle se dit résolue à mettre de côté ses convictions et ses idéaux.

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Présidentielle 2017 : Murielle est « prête à tout pour contrer le FN »

Le 22 mars 2015, les résultats du premier tour des élections cantonales tombent : le Front National atteint des scores très élevés et arrive au deuxième tour dans la totalité des cantons du Nord Isère. Sur l’ensemble du département de l’Isère, le FN a obtenu près de 26% des suffrages.

Dans le canton de Charvieu-Chavagneux où vit Murielle, 52 ans, il arrive en tête devant le candidat de la droite avec 35 % des voix. Le 29 mars, lors du second tour, c’est par nécessité mais à contre cœur que Murielle apporte sa voix au candidat de la droite.

Originaire de la région lyonnaise, Murielle habite depuis 15 ans dans une petite commune du Nord-Isère, située non loin de Crémieu, Annoisin-Chatelans. Sous des airs calmes et posés, Murielle est une militante au caractère bien trempé.

De fortes convictions de gauche

Politiquement parlant, Murielle se définit elle-même comme « clairement à gauche ». Elle met un point d’honneur à voter à toutes les élections, nationales mais aussi locales.

Son choix se porte davantage sur les candidats d’extrême gauche que sur ceux du Parti socialiste dans lesquels elle ne se reconnaît pas.

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, Murielle a voté pour le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, Philippe Poutou.

Murielle, 52, électrice d'extrême gauche. © Gaëlle Salaun
Murielle, 52, électrice d’extrême gauche. © Gaëlle Salaun

L’engagement de Murielle est aussi syndical. Elle intègre les rangs de la CGT peu après son arrivée à la mairie Saint-Quentin-Fallavier où elle travaille depuis 17 ans. Elle est devenue déléguée CGT :

« À l’origine, mon engagement n’était pas politique mais professionnel. J’ai eu un problème dans le cadre de mon travail et j’ai cherché de l’aide auprès du syndicat. Je n’y ai adhéré qu’ensuite. Je suis aujourd’hui la seule déléguée syndicale de la mairie »

Et une éducation conservatrice

Peu de choses prédestinaient Murielle à devenir une fervente défenseuse des « valeurs de la gauche ».  Née à Lyon d’un père ingénieur et d’une mère assistante sociale, Murielle a grandi dans un milieu conservateur et a passé l’essentiel de sa scolarité dans des écoles privées :

« J’ai grandi dans un environnement très catholique. On allait à la messe toutes les semaines et j’ai suivi des cours de catéchisme. Mes frères et sœurs ont tous été scouts ! » explique-t-elle avec amusement.

Durant sa jeunesse, la famille de Murielle déménage à de nombreuses reprises. Ce milieu conservateur lyonnais dans lequel elle est née, Murielle s’en est donc extirpée en parcourant la France.

L’expérience la plus marquante est son séjour à Nouméa, où elle et sa famille ont vécu pendant près de trois ans et demi :

« J’ai pris conscience des différences de niveau de vie, je me suis rendu compte que j’étais relativement privilégiée. J’ai eu une ouverture culturelle que les autres n’avaient pas et ça m’a donné envie de prendre les choses en main ».

Mais le véritable déclic a lieu au lycée, en classe de terminale, lorsque sa professeure de philosophie, dont elle garde encore un souvenir impérissable, lui fait découvrir la pensée trotskiste.

L’imminente menace frontiste

Comme une majeure partie des électeurs de gauche, c’est la montée de l’extrême droite qui inquiète le plus Murielle. Lorsqu’elle évoque le sujet, Murielle perd ce sourire chaleureux qui la caractérise. Si elle comprend le ras-le-bol général qui traverse la société française, elle considère le vote Front National comme une solution inadaptée et dangereuse.

« Je suis très inquiète pour 2017 car on assiste à un repli sur soi qui est très dangereux. Les gens qui votent FN pensent taper du poing sur la table mais sans réfléchir aux conséquences. Je comprends qu’il y ait des déceptions mais les réponses d’extrême droite ne sont pas les bonnes. J’ai le sentiment que ces votes ne sont pas réfléchis », explique-t-elle, l’air grave.

Murielle a conscience que les chances pour Marine Le Pen d’arriver au deuxième tour de l’élection présidentielle sont élevées. Face à cette menace frontiste, elle votera en faveur du candidat opposé, quel que soit son parti comme elle l’a déjà fait lors des dernières élections cantonales. Et au premier tour ? Pour celui qui sera « le plus apte à la battre ».


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