Camille a 23 ans et habite à Lyon, dans le 3e arrondissement. Cela fait maintenant cinq ans qu’elle a décidé d’émigrer, depuis la Picardie, dans une ville plus au sud. Elle travaille en CDD, depuis presque un an, au centre funéraire Lyonnais.
Comme beaucoup de personnes de son âge, Camille a voté pour la première fois en 2012. Comme deux millions de français, elle a voté blanc. Si ce choix peut, pour certains, paraître marginal, il est pourtant celui de beaucoup de français. L’idée générale selon Camille : désabusés par la politique, ou simplement pessimistes, ceux qui votent blanc aiment la démocratie mais pas le choix qui leur est proposé.
Voter blanc par conviction
La lyonnaise d’adoption développe, lorsque l’on aborde l’élection présidentielle de 2017 :
« Je vais voter, mais je voterai blanc. Je ne me retrouve pas dans l’offre politique, alors le vote blanc c’est une façon de participer, appliquer mon droit, tout en respectant la démocratie ».
Pas vraiment désintéressée, mais pas politisée. La jeune femme se décrit volontairement comme une personne non éduquée à la politique, mais concernée pour son pays.
En 2012, lors de sa première participation aux élections, Camille a voté blanc. « Je n’étais pas partie dans cette optique, je me suis documentée, puis au final je n’ai rien trouvé qui me correspondait ». Même chose en 2015, pour les régionales, et même programme pour la présidentielle de 2017.
« Si Le Pen est au second tour, c’est qu’un grand nombre de français l’aura voulu. Je ne voterai pas pour l’autre candidat pour faire barrage. Je vote blanc par conviction et ne fais pas de choix stratégiques »
Par ailleurs, cette dernière souhaite une réelle reconnaissance du vote blanc, plus consistante que ce qui est actuellement en place.
L’importance du droit de vote
Si elle vote blanc, Camille met en avant sa participation civique. Elle n’hésite pas à parler de son choix de vote à ceux qu’elle rencontre. La jeune femme met un point d’honneur à éviter l’amalgame entre vote blanc et abstention.
« En votant blanc, je participe à la vie du pays. Les abstentionnistes non »
Tous les abstentionnistes ne sont toutefois pas à juger de la même manière selon elle.
« Certains ne vont pas voter mais assument leur choix, alors que d’autres ne vont pas voter mais vont ensuite se plaindre des décisions prises ».
C’est cette deuxième catégorie qui la dérange. « Si tu n’as pas participé, tu n’as rien à dire ! », s’offusque Camille.
« Le vote est un droit, autant en profiter ! En tant que femme, des gens se sont battus pour mon droit de voter, rien que pour ça j’irai toujours aux urnes ».
Le vote, plus qu’un droit, est véritablement un devoir civique pour Camille.
« On ne parlais jamais de politique à la maison »
Sur le papier, Camille n’a rien contre le système politique français.
« En soi, la démocratie est un bon principe, mais dans la pratique on ne sait pas du tout la mettre en place ».
Elle justifie sa prise de position par un manque d’éducation politique des français, elle y compris. Elle-même n’a jamais été politisée dans son éducation.
« On ne parlais jamais de politique à la maison, je ne sais même pas si mon père est de gauche ou de droite ».
Le vrai problème selon elle ? « Les politiciens ».
« Ils ont parfois une bonne politique, mais le jeu est biaisé et inaccessible, à cause des luttes de pouvoir ».
Un vrai problème pour la jeune femme. Et pour cause, la personnalité politique qui l’a marquée le plus n’est autre que Christine Boutin,
« Une chrétienne intégriste qui se bat pour tout le contraire du droit des femmes ».
Son opinion sur la politique, Camille se la forge au négatif.
Ce que cette dernière souhaite vraiment, c’est « trouver quelqu’un qui pense au développement du pays, à la politique, mais sans les aspects politiciens ». Tant que cette personne ne se présentera pas à ses yeux, Camille votera toujours blanc.
Si pour le moment son vote ne fera pas changer les choses, on peut espérer qu’il sera, un jour, reconnu et comptabilisé.
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