1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Campagne de François Fillon : une enquête ouverte sur le voyage de Laurent Wauquiez en Chine

INFO RUE89LYON / Il s’était rendu à Shanghaï en tant que président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à la tête d’une délégation d’entrepreneurs.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

Laurent Wauquiez à l'Ecole centrale de Lyon, juillet 2016. Crédits : SS/Rue89Lyon.

Laurent Wauquiez avait profité de ce voyage en Chine, s’étendant sur cinq jours pendant le mois de février dernier, pour participer à une soirée de soutien et un appel aux dons pour la campagne de François Fillon. La justice vient d’ouvrir une enquête.

Les moyens publics de la Région ont-ils été engagés pour cette soirée organisée notamment dans le cadre du financement de la campagne du candidat Les Républicains ?

C’est la question à laquelle l’enquête préliminaire que vient d’ouvrir le parquet de Lyon devra répondre.

Premier acte d’investigation : une réquisition de documents dans les bureaux du conseil régional, à Lyon, jeudi 23 mars. Ce recueil d’informations, qui a été mené par des officiers de la police judiciaire, ne peut pas être qualifié de perquisition à proprement parler, les documents demandés à l’administration étant clairement identifiés par les forces de l’ordre.

Laurent Wauquiez n’a pas caché avoir participé à cette soirée de soutien à François Fillon, à Shanghaï. Lorsque des élus d’opposition s’en étaient émus, président d’Auvergne-Rhône-Alpes avait répondu par l’intermédiaire de son cabinet :

« Pas un euro d’argent public n’a été dépensé pour cette rencontre ».

Pour Stéphane Gemmani, conseiller régional appartenant au groupe « socialiste et démocrate », la saisine des autorités compétentes était malgré tout indispensable.

S’appuyant sur un soupçon de détournement de fonds publics, l’élu de Grenoble avait envoyé des courriers au procureur de la République de Lyon, à la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, ainsi qu’au trésorier payeur régional.

« Ce mélange des genres entre l’intérêt général de la Région, qu’il est censé représenter, et les intérêts particuliers et partisans de la campagne du candidat Fillon n’est pas acceptable, qui plus est de la part d’un homme qui depuis plus d’un an donne des leçons de morale à tout le monde et prétend incarner l’éthique en politique », avait-il justifié.

Laurent Wauquiez à l'Ecole centrale de Lyon, juillet 2016. Crédits : SS/Rue89Lyon.
Laurent Wauquiez à l’Ecole centrale de Lyon, juillet 2016. Crédits : SS/Rue89Lyon.

Chez Laurent Wauquiez, « transparence » et… agacement

Selon nos sources, le dossier pourrait être classé par la justice sans plus d’actes dans les prochaines semaines.

Pour autant, Stéphane Gemmani insiste :

« S’il n’y a pas de problème de légalité, alors il y a problème de moralité. Laurent Wauquiez nous a fait signer une charte portant sur la probité des élus, mais il ne semble pas se l’appliquer à lui-même. »

La commission nationale des comptes de campagne a quant à elle accusé réception du courrier de l’élu, contrainte d’attendre la fin de la campagne pour pouvoir plonger dans cette demande spécifique.

Pour l’entourage du président de Région, qui confirme la visite de la police au conseil régional, pas de quoi s’affoler :

« Nous sommes complètement transparents avec les autorités demandeuses et répondons à tout. »

Pour autant, Laurent Wauquiez n’a pas caché son très grand agacement, directement lié à la visite de la police de jeudi. Au cours de la commission permanente qui s’est tenue ce lundi avec plusieurs élus de la Région (exécutif et opposition), le président de la collectivité s’est retiré de votes concernant des structures dans lesquelles il est impliqué.

Pourtant, rien ne l’y obligeait, puisque sa fonction de président de Région le fait figurer dans l’organigramme de différentes instances sans que cela ne génère un conflit d’intérêt.

Mais Laurent Wauquiez s’est malgré tout éclipsé, déclarant vouloir se protéger de tout soupçon, certainement échaudé par la visite de la police quelques jours auparavant.

Manip’ politicienne ?

>Mise à jour du vendredi 31 mars : Son entourage indique le président du conseil régional n’a rien à se reprocher à tel point qu’il n’aurait même pas jugé utile de s’attacher les services d’un avocat.

Ce vendredi 31 mars, Laurent Wauquiez contre attaque de nouveau. Il annonce, dans un communiqué, son intention de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse contre Stéphane Gemmani. Il estime que le conseiller régional de l’Isère, qui avait alerté le procureur de la République, « porte atteinte à [son] intégrité » et « met en cause [son] honneur » sans avancer « le moindre élément de preuve ».

Pour Laurent Wauquiez, l’élu « a organisé une grossière manipulation politicienne ».

 


#Élection présidentielle

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options