L’étude des données de l’Assemblée Nationale montrent qu’elle a, sur certains points, été plus importante que celle de la droite.
La session parlementaire à l’Assemblée Nationale est officiellement terminée depuis le 26 février dernier. L’occasion de plonger dans les données de l’activité des députés depuis 2012. Et plus précisément sur l’activité des parlementaires d’opposition. Avec une question : les chiffres montrent-ils que les députés Les Républicains ont consitué le principal groupe d’opposition ?
Questions orales et écrites : l’extrême gauche deux fois plus active que la droite
Les députés du groupe Les Républicains ont adressé en moyenne 12,2 questions orales au gouvernement. Une activité légèrement supérieure à la moyenne de l’ensemble des députés (11 questions par député en moyenne pour l’ensemble des groupes). C’est nettement moins que les députés du Groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR). Ces derniers, députés communistes et affiliés pour la plupart au Front de gauche, ont ainsi posé en moyenne deux fois plus de questions orales que les Républicains : 24,93 en moyenne.
La tendance se retrouve aussi pour les questions écrites au gouvernement. Les députés du groupe Les Républicains en ont adressées davantage que la moyenne de l’ensemble des groupes politiques : en moyenne 276,93 questions écrites au gouvernement depuis 2012 contre 175 pour l’ensemble des groupes. Toutefois, ils sont là encore bien loin derrière les députés de gauche radicale.
Les députés du groupe GDR ont en effet quant à eux adressé en moyenne 374, 26 questions écrites au gouvernement depuis 2012. Le député PCF du Nord Jean-Jacques Candelier comptabilise à lui seul 3710 questions écrites.
Create your own infographics
À droite, de tels chiffres spectaculaires existent également. Thierry Lazaro, député du Nord, a par exemple adressé 4245 questions écrites à lui seul. À l’inverse, on notera ainsi que Henri Guaino, député des Yvelines, n’a adressé aucune question écrite au gouvernement depuis 2012.
Comment expliquer une telle activité du groupe GDR ? Avec seulement 15 députés, s’investir pleinement individuellement pour alimenter la vie de leur groupe apparaît plus nécessaire. Les députés du groupe LR, au nombre de 198, ont moins cette nécessité.
Quoiqu’il en soit, il apparaît bien hâtif, au regard de ces chiffres, de réduire l’opposition parlementaire à la droite, tant l’opposition de gauche est active. Il conviendrait de désigner clairement une opposition de droite et une opposition de gauche, notamment à l’heure où des députés de la majorité « frondeurs » se retrouvent dans certains des arguments des députés du groupe GDR.
Interventions en hémicycle : les radicaux plus actifs que les députés de droite
Les propositions écrites concernent les propositions de lois ou résolutions dont le député est l’auteur. En la matière, les députés du groupe GDR est le groupe parlementaire le plus actif de l’Assemblée Nationale.
Comparons l’activité du groupe GDR à celle du groupe LR. On pourrait s’attendre, face à une majorité PS, à voir le groupe LR très actif pour représenter l’opposition. Il l’est en effet, se plaçant en deuxième place avec en moyenne 5,98 propositions écrites par député, contre 0,73 dans le groupe Socialiste, Écologiste et Républicains (majorité formée des députés socialistes et alliés écologistes). Toutefois, le groupe GDR le dépasse largement avec une moyenne de 9,47 propositions écrites par député.
Dans l’hémicycle, l’activité du député se traduit notamment par ses interventions orales. Si les interventions courtes ne sont pas nécessairement révélatrices , celles plus longues (plus de 20 mots par intervention) témoignent de l’activité d’un député lors des questions ou examens des lois.
Là aussi, le groupe des députés LR est en retrait par rapport à l’activité des députés du Front de Gauche. Ses députés sont intervenus de façon longue en hémicycle en moyenne 3,3 fois semaine contre 5,76 fois par semaine pour les députés du groupe GRD. Le groupe des élus radicaux de gauche, réunis au sein du groupe Radical, Républicain, démocrate et progressiste (RRDP) se sont fait même légèrement plus entendre.
L’opposition la plus active face à la majorité socialiste, elle-même divisée durant ce quinquennat et regroupée au sein du groupe SER, n’est pas constituée par le groupe LR mais par le groupe GDR. Ces chiffres viennent appuyer l’idée que la présidence de François Hollande a davantage suscité d’opposition au sein de la gauche, elle-même divisée, et chez ses anciens partenaires de la gauche plurielle qu’au sein de la droite.
Chargement des commentaires…