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Des Chemical Brothers à Omar Souleyman : la programmation de Nuits Sonores 2017

Après les jours, voici la suite de la programmation de Nuits Sonores, celle des nuits qui se dérouleront dans un nouveau lieu, les anciennes usines Fagor-Brandt.

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Les Chemichal Brothers. ©DR

Des Chemical Brothers à Pharoah Sanders, en passant par Vitalic et Stormzy, c’est une édition excitante qui s’avance, où l’on relève une réelle connexion avec le monde qui nous entoure, loin des plateaux techno au kilomètre : regard accentué vers le Moyen-Orient, place accrue accordée aux artistes féminines, intérêt pour la scène queer, retour vers le jazz et ouverture d’une scène entière dédiée à la jeune garde hip-hop…

Culte, la nuit 4, pour les 15 ans de Nuits Sonores

Chemical Brothers ! Le duo de Manchester sera sans aucun doute l’attraction principale de cette édition, œuvrant au peak time de la nuit 4 le samedi soir, dans la halle 1… Tom Rowlands et Ed Simons ont construit depuis le début des 90’s un culte dépassant largement le big beat originel et délivrent des DJ sets absolument déments. Il va falloir jouer des coudes pour s’approcher !

Autour d’eux sur cette scène, se produiront l’allemand Errorsmith, mais aussi le Syrien précurseur des musiques électroniques Rizan Sa’id entre rythmes kurdes traditionnels et synthétiseurs.

« La nuit 4 sur cette scène 1, c’est un peu notre spéciale 15 ans, notre anniversaire » explique Pierre-Marie Ouillon, le programmateur.

Et c’est P.Moore qui clôturera cette nuit, histoire de concrétiser son come-back : belle attention et gros moment d’émotion à prévoir au petit matin.

« Il a décidé de se remettre dans le match, et il est la personnalité qui peut relever ce défi : ce sera historique pour nous ! » ajoute Pierre-Marie Ouillon.

Pourra-t-il dépasser l’horaire aussi longtemps que Garnier, lui qui a œuvré pendant douze ans de l’intérieur à la réussite du festival ?

Sur la scène voisine, ce même samedi soir, un autre objet de culte est en approche : Einstürzende Neubauten. Fer de lance de la scène industrielle, la bande à Blixa Bargeld expérimente depuis les années 80, élevant la perceuse au rang d’instrument au même titre que la guitare électrique.

Le trio lyonnais Pratos, très repéré sur les scènes undergroud locales, ouvrira les festivités. A l’affiche aussi : Beak>, en provenance de Bristol, le palpitant projet alternatif et post-rock de Geoff Barrow (Portishead) avant un DJ set de MR TC, représentant de la jeune scène de Glasgow signé sur le label Optimo.

La halle 2 accueillera un habitué en la personne de Kink, mais aussi les deux américains Beautiful Swimmers pour un set de disco déviant et house torride, le génial japonais Soichi Terada, enfin reconnu à sa juste valeur à plus de 50 ans, grâce à la sortie en 2015 de Sounds From The Far East sur le label Rush Hour : on l’a vu récemment, grand moment à prévoir. On guettera aussi le live des maîtres actuels de la house française Raheem Experience, réunissant Mad Rey, Neue Gra k et LB aka Labat.

 

Omar Souleyman pour la nuit 3

Guettez la halle 3 pour la troisième nuit du vendredi : le Syrien Omar Souleyman, génial maître du dabke, se chargera d’électriser l’atmosphère de sa transe synthétique nourrie de oud saturé et de claviers agités. L’Israëlien Moscoman, fondateur du label Disco Halal à Berlin, complètera un line-up très politique et engagé avec également l’icône turque Mustafa Özkent, le duo parisien King Ghazi (réunissant Gilb’R et le collaborateur d’Acid Arab, Shadi Khries), le projet krautrock lyonnais Ashinoa et le Néerlandais Dollkraut. Une scène à la programmation aventureuse et intelligente.

Côté halle 2, l’on savourera la présence des filles Aurora Halal et Marie Davidson (Canadienne repérée sur DFA Records avec son groupe Essaie Pas), deux espoirs protéiformes de la jeune scène électronique de l’Amérique du Nord. Le Lyonnais Markus Gibb ouvrant les festivités, et la nuit se finissant avec deux back2back : entre François X et Bambounou d’un côté, et Helena Hauff et Umwelt de l’autre. Du costaud, côté techno.

La halle 1 est la scène la plus imaginative et spirituelle de cette édition : l’immense jazzman Pharoah Sanders en étant la tête de proue, aux côtés du jeune expérimentateur Floating Point, pour un long voyage dans les sphères les plus évanescentes et libres de la musique contemporaine : « un habitué qui nous a fait l’honneur de créer un morceau nommé Nuits Sonores. »

On guettera aussi le projet Fatima Yamaha du Néerlandais Bastian, le warm-up calorifère de la paire lyonnaise qui monte, qui monte, qui monte… G’Boï et Jean Mi, de La Chinerie (en plus, ils sont drôles !). Et aussi côté découverte : le trio live Australien Harvey Sutherland & Bermuda et le désormais habitué de la maison et résident du Sucre, Funkineven, pour clôturer une scène aguicheuse et sexy.

Le hip-hop pose son empreinte sur la nuit 1

La grande nouveauté, c’est l’arrivée d’une scène entièrement hip-hop venant concrétiser un intérêt persistant pour cette musique, sporadiquement programmée au festival les années précédentes, explorée régulièrement au Sucre : voici donc venir la star du grime Stormzy, dans la halle 3, en compagnie des meilleurs représentants d’un rap décalé, novateur, aventureux que sont « le rappeur au masque de chirurgien » Kekra de Courbevoie, l’Anglais AJ Tracey, autre pointure du grime, et sa compatriote Lady Leshurr. Un vent de fraîcheur pour le festival !

La halle 1 accueille les jeunes et fringants représentants de la scène synth-pop Agar Agar, la star Vitalic, le duo allemand Mind Against et un adepte du disco norvégien en la personne d’Andre Bratten. On guettera aussi les lyonnais Poison Point. On est là sur du classique.

Côté halle 2 ? Macadam Mambo en warm-up, suivi d’un live disco et house des espoirs locaux The Pilotwings, à suivre de très près, puis Lord of the Isles, le Roumain Khidja et Talaboman. Pour les surprises, c’est ici !

Chacun cherche son club, pour la nuit 2

Classiquement, la seconde nuit est un parcours dans la ville, où il faut chercher le bonheur parmi la pléthorique programmation éparpillée dans les différents clubs de la ville qui font vivre cette musique au fil de l’année.

« On nous envie la bonne entente de la scène électro à Lyon » dit Violaine Didier pour présenter le circuit lors de la conférence de presse.

Que retenir ? La légende house David Morales, à l’Ambassade, assurément. Venu de Détroit, Chez Damier, au Groom. Les géniales Cassie Raptor et Rag de Barbi(e)turix, avec Calling Marian au Lavoir Public : ça sent le before parfait. À signaler que le Groom (ex DV1) et le Lavoir Public font leur première apparition dans ce circuit.

La bande de Palmwine Records, qui organise chaque année l’une des meilleurs programmations lors de ce parcours : ici, The Bongo Hop et Simbad sont au menu. Aucune déception en vue.
À l’Épicerie Moderne, la collision frontale entre Group Doueh et Cheveu, soit une moitié venue du label Sublime Frequencies et l’autre de Born Bad : rencontre au sommet entre les deux labels les plus aventureux, dans le désert. The Molochs de Los Angeles squatteront le Marché Gare.

La scène de Stockholm sera au Bellona, avec Axel Boman & co. Au Ninkasi, un maître techno avec Tommy Four Seven, mais aussi Shlømo, Sonja Moonear, César & Jason et Wavesonik. Au Petit Salon : Malinké et Ben Sims.

À La Plateforme, le néo-Lyonnais qui grimpe, Sweely, en compagnie de Roy Davis Jr et Oussama K. Au Terminal, la légende de chez Rephlex DMX Krew, et au Transbordeur le projet Ondatropica de Quantic, Bachar Mal-Khalifé, Midnight Ravers et la bande de Radio Meuh pour une nuit très tropicale.
Voilà une édition qui laissera bien peu de place au répit.

Par Sébastien Broquet sur petit-bulletin.fr

Les Chemichal Brothers. ©DR
Les Chemichal Brothers. ©DR

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