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« Jeanne au bûcher » ou la manifestation de l’extrême droite radicale devant l’Opéra de Lyon

Spectacle « ignoble » selon un élu FN

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« Jeanne au bûcher » ou la manifestation de l’extrême droite radicale devant l’Opéra de Lyon

« Castellucci, franc-maçon ». Et les francs-maçons, où veulent-ils les mettre ? « En prison ».

Une cinquantaine de manifestants au look total black, sweats Lonsdale et foulards sur le nez, se sont massés ce jeudi soir devant l’Opéra de Lyon, avec fumigènes et banderole (« Hommage à Jeanne »).

Ils protestaient contre la pièce « Jeanne au bûcher » qui se jouait jusqu’au 4 février à Lyon, mise en scène par Romeo Castellucci.

Derrière cette action qui a mobilisé plusieurs CRS, on trouve des membres du GUD, du PNF et de l‘Action française qui avaient utilisé cette même banderole, en mai dernier, pour « honorer Jeanne d’Arc ».

On serait prêt à parier qu’aucun de ces manifestants n’avait vu la pièce et que le seul fait que l’artiste italien se saisisse de la figure de Jeanne d’Arc, confisquée de longue date par l’extrême droite, leur a donné l’occasion d’organiser leur petite sortie.

Capture d’écran d’une vidéo prise jeudi 2 février 2017 devant l’Opéra de Lyon.

Le metteur en scène n’aura sans doute pas été surpris d’avoir suscité l’indignation à Lyon, lui qui est régulièrement qualifié de « blasphémateur scatophile » par des intégristes catholiques facilement choquables.

Cette fois, Romeo Castellucci a décidé de faire de Jeanne d’Arc une forcenée mystique, dans ces derniers instants de vie. Il triture ce poème dramatique et un peu lourdingue de Paul Claudel, où l’Eglise est exonérée de la condamnation au bûcher de Jeanne d’Arc.

Au Front national aussi, la pièce choque. Antoine Melliès, conseiller régional FN en Auvergne-Rhône-Alpes, s’est fendu d’un tweet ce vendredi matin :

La partition (par Arthur Honegger) est belle et les tableaux graphiques et parfaitement découpés, spécialités de Castellucci, s’enchaînent en prenant le contre-pied d’un texte relativement réac. Où l’on trouve un cheval vivant mais mort, une comédienne survoltée et sublime, qui finit nue, un Denis Podalydès qui reste coincé dans un couloir et dans un texte étriqué.

Bon.

Assez époustouflante du fait de la performance scénique, il ne s’agit pour autant pas de la pièce la plus subversive de l’année. Pas de quoi s’enflammer, les petits.


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