Déjà pas en très bons termes avec Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne, ne voit toujours pas à ses yeux ce qui le ferait se rapprocher de lui sur cette question.
C’est ce qu’il a clairement fait comprendre ce mardi lors de la présentation à la presse du bilan 2016 de l’Aderly, l’agence de développement économique de la région lyonnaise qu’a rejoint en 2015 la communauté urbaine de Saint-Étienne.
Présent aux côtés de Gérard Collomb, maire et président de le Métropole de Lyon, Gaël Perdriau était interrogé sur son positionnement vis-à-vis de la région normalement compétente sur son territoire. Sa réponse a été assez cinglante :
« Je vous répondrai quand je saurai ce qu’est la politique économique de la région, quand je saurai ce que propose la région. L’Aderly a proposé quelque chose de clair et avec les élus de communauté urbaine de Saint-Étienne nous avons choisi de la rejoindre ».
Une réponse qui confirme la volonté du maire et président de la communauté urbaine de Saint-Étienne de prendre le train de la Métropole de Lyon plutôt que celui de la Région.
Une réponse d’autant plus acide que le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation vient d’être enfin dévoilé et adopté par la région. Les deux agences économiques des anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes viennent par ailleurs officiellement de fusionner.
Gaël Perdriau et Laurent Wauquiez, pourtant tous les deux élus Les Républicains, ne sont donc pas en très bons termes et ça ne date pas d’aujourd’hui. Des dissensions sont apparues entre les deux hommes, dès 2015.
Le premier s’était notamment ému du peu de soutien manifesté par le second aux structures culturelles de sa ville. Dans l’attente que les subventions tombent de la Région, Gaël Perdriau avait été gentiment remis en place par Laurent Wauquiez.
Le maire de Saint-Étienne, soutien de Bruno Le Maire pendant la primaire de la droite, estimait payer ce positionnement au sein de la famille de droite, en opposition à celui de Laurent Wauquiez, alors président par interim du parti et défenseur de Nicolas Sarkozy.
Jouer la carte des métropoles plutôt que celle la Région
Passée en communauté urbaine en 2015, l’agglomération de Saint-Étienne pourrait devenir une métropole au 1er janvier 2018. Gaël Perdriau l’a répété ce mardi matin. Elle deviendrait de fait, comme le sont celles de Lyon ou de Grenoble, compétente sur son territoire en matière économique et pourrait traiter directement à ce titre avec la Région.
L’Aderly recouvre historiquement un territoire qui dépasse les seules limites de la Métropole de Lyon est de fait en « concurrence » avec la Région sur certaines zones. Elle fait déjà de la prospection pour d’autres territoires que celui de l’agglomération lyonnaise stricto sensu. Jusqu’à l’entrée de Saint-Etienne, l’Aderly regroupait les communes de :
- la Métropole de Lyon
- le nouveau Rhône (dont l’agglomération de Villefranche)
- la CAPI (Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère)
- le PIPA (Parc industriel de la Plaine de l’Ain)
- ViennAgglo (Communauté d’Agglomération du Pays Viennois).
Avec ce positionnement stéphanois réaffirmé, dernier entré dans le giron, la Métropole de Lyon et Gérard Collomb conservent ainsi leur influence en matière économique au-delà de leurs frontières. Mais ce dernier n’a pas voulu dégainer.
« On veut que les dynamiques et les politiques s’emboitent », a-t-il conclu de façon plus consensuelle.
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